Procès Chebeya : la défense demande la liberté provisoire pour le colonel Mukalay et ses coaccusés

Le Colonel Daniel Mukalayi lors du procès Chebeya ce 24/01/2011 à Kinshasa.

La partie prévenue au procès Chebeya demande à la Haute cour militaire d’accorder la liberté provisoire au Colonel Daniel Mukalay, condamné à mort au premier degré et détenu depuis à la prison centrale de Makala pour l’assassinat de l’ancien secrétaire exécutif de la Voix des sans voix (VSV), Floribert Chebeya. Lors de l’audience de l’examen des requêtes, la défense a soutenu que le ministère public pèche en maintenant en « détention arbitraire » son client.

« La liberté est la règle tandis que la détention est l’exception », ont affirmé les avocats de Daniel Mukalay qui veulent voir leur client jouir de sa liberté tout au long de ce procès en appel qui a démarré en juin dernier.

Le ministère public a estimé que la cour doit maintenir en détention le colonel Daniel Mukalayi et ses coaccusés de peur de les voir fuir.

« Si l’on accordait une liberté provisoire à celui [Colonel Daniel Mukalay] qui est poursuivi pour assassinat, on risque d’avoir un autre condamné fugitif comme Mwilambwe », a affirmé l’auditeur militaire dans sa réplique.

Condamné par contumace, le major Paul Mwilambwe s’est réfugié dans un pays à partir duquel il a livré un témoignage au journaliste belge Thierry Michel accusant le général John Numbi d’être l’auteur intellectuel de l’assassinat de Floribert Chebeya. Il avait aussi déclaré que le corps de Fidèle Bazana, chauffeur à la VSV disparu dans les mêmes circonstances que Chebeya, a été enterré dans la ferme du général Numbi à Mitendi, dans la périphérie ouest de Kinshasa.

Les parties civiles au procès considèrent John Numbi comme étant le principal suspect dans l’assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme survenu en juin 2010. A l’époque des faits, John Numbi occupait les fonctions d’inspecteur général de la police nationale congolaise. Selon Annie Chebeya, son époux avait un rendez-vous avec le général Numbi la veille de la découverte de son corps.

La partie civile a réitéré sa demande à la cour pour que cette dernière ordonne des mesures de sécurisation de la supposée tombe de Fidèle Bazana. Elle a aussi demandé des mesures de sécurité pour le policier fugitif Paul Milambwe qui se dit prêt à venir donner son témoignage devant la cour.

L’affaire étant prise en délibérée, la réponse des juges est attendue mardi 4 septembre.  

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