Kinshasa: les parents dénoncent l'achat obligatoire des fournitures scolaires dans les écoles

Quelques élèves du collège Boboto observent les articles étalés par les détaillants, le long de la clôture de leur école le 5/9/2011 à Kinshasa, à l’occasion de la rentrée scolaire 2011-2012. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Plusieurs chefs d’établissements d’enseignement maternel, primaire et secondaire obligent les parents à acheter les fournitures scolaires dans leurs écoles. Les parents dénoncent cette pratique, affirmant notamment que ces produits sont plus chers que sur les marchés. Il s’agit notamment des uniformes, des tenues de gymnastique, des cahiers, des stylos, des crayons et des pagnes appelés « tenue de fête de l’école ».

Dans une école de la commune de Limete, où s’est rendu un reporter de Radio Okapi, un uniforme d’un élève de maternelle est vendue à vingt dollars américains (20 USD). Mais une mère confie que l’achat des tissus et la confection coûteraient beaucoup moins cher.

Une autre mère regrette que les uniformes vendues dans ces établissements ne soit pas de bonne qualité.

« Ce sont parfois des chemises ou des blouses mal cousues et avec un tissu de mauvaise qualité mais vendues à un prix supérieur à celui du marché. Tout ce qui motive ces gestionnaires d’écoles, c’est l’argent », explique-t-elle, ajoutant avoir fait le même constat « dans les écoles prestigieuses gérées par les catholiques et les protestants ».

Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Maker Mwangu, demande aux responsables des écoles de ne pas obliger les parents à acheter des objets scolaires dans leurs écoles.

« Si les parents constatent que c’est au-dessus du prix du marché, ils doivent nous alerter. On ne peut pas laisser cette situation continuer. Celui qu’on va trouver entrain de faire des choses comme ça ne s’en prendra qu’à lui-même, quel que soit le réseau ou le système de gestion de cette école », affirme le ministre.

Les gestionnaires des ces écoles, pour leur part, indiquent que le gouvernement ne leur donne pas assez de moyens pour le fonctionnement de leurs établissements et se disent obliger de recourir à cette pratique.

Ce que dément le ministre Maker Mwangu.

« Nous leur donnons suffisamment des ressources. Mais ils doivent les utiliser à bon escient », a rétorqué le ministre de l’EPSP.

Les parents se plaignent également des frais de confirmation qu’ils doivent payer pour confirmer la participation des leurs enfants à l’année scolaire.

Pour eux, il n’y a aucune raison qu’un élève qui passe de classe paye ces frais.

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