Kinshasa: le gouvernement provincial accusé de spolier des terrains le long d’une voie ferrée

Maison démolie le long des rails à Kinshasa/Photo JR Lungembo Radio Okapi

Les propriétaires d’une vingtaine de maisons construites le long de la voie ferrée, dans la concession de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP), ex-Onatra, à Ndolo dans la commune de Barumbu ont accusé, lundi 24 septembre, le gouvernement provincial de Kinshasa de spolier leurs terrains en complicité avec Plastica, une entreprise spécialisée dans la fabrication des objets en plastique. Le ministre provincial de l’Intérieur, Emmanuel Akweti, dément toutes ces accusations.

« Nous avons déjà été vendus, nous en avons des preuves, par le gouvernement provincial, qui a déjà unilatéralement déclaré que le lieu appartient à Plastica. Et ici on ne cherche pas à respecter les 7 mètres et demi. Ce que nous demandons, qu’on ne déborde pas », a déclaré un propriétaire de cette concession.

Ces habitants affirment avoir acheté et occupé cette concession il y a 20 ans. Pour eux, l’autorité publique avait loti ce terrain pour mettre fin à l’insécurité qui prévalait le long de la voie ferrée.

L’avocat des occupants de ces maisons, Me Olela Yale, soutient aussi que le gouvernement congolais a vendu en bonne et due forme ces parcelles aux particuliers.

« Mes clients détiennent chacun un titre conclu régulièrement avec la RDC. Ils ne sont pas là par hasard. Mais le gouvernement provincial a pris une décision qui n’entre pas dans sa compétence », a-t-il dit.

Le ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa affirme que sa mesure vise à faire respecter la loi en vigueur sur le chemin de fer urbain.

« Je ne sais pas si ces avocats disposent des textes à ce sujet, il n’est nullement question de spoliation. C’est juste pour réhabiliter le chemin de fer sur demande de la SCTP », a rétorqué Emmanuel Akweti.

Etats des lieux des rails

L’opération de démolition des habitations tout le long des rails vise à désengorger la voie pour la reprise éventuelle du trafic ferroviaire entre les communes de Barumbu et Ngaliema en passant par Kinshasa, Lingwala et Kintambo, explique l’autorité urbaine.

Mais dans certains endroits, ces rails sont inexistants ou enterrés par des constructions des particuliers et des entreprises et il y en a qui sont détériorés. C’est le cas du tronçon ferroviaire au niveau de l’arrêt sur l’avenue des poids lourds. Le train qui doit emprunter le passage de l’avenue du flambeau est cassé.

Entre les avenues Itaga, Kasaï et Bokasa à Barumbu, la voie est plus au moins visible mais très rouillée. La rouille a aussi entamé toute la voie entre Bokasa, Kasa vubu et Wangata dans la commune de Kinshasa où le rail vient d’être déterré par les agents de SCTP.

Ces derniers, selon un agent trouvé sur place, se sont engagés, depuis quelques jours, à réhabiliter la voie ferrée Kinshasa 2 dans la partie Ouest de la capitale.

Ils ont tenté, lundi 24 septembre de dégager le rail enfoui dans les bourbiers du marché de Lingwala communément appelé « marché des essuies ». Cette voie est presque effacée entre l’avenue du Haut commandement militaire et le quartier Socimat.

Sur le pont Basoko le rail y passe mais le support du pont est sur le point de s’affaisser. De l’avenue Komoriko, serpentant l’avenue Basoko jusqu’à la gare de Kintambo plus de 200 mètres de rail sont enfouis sous la terre. A certains endroits les maraichages ont occupé la voie ferrée. A Ngaliema sur l’avenue du tourisme le long du fleuve Congo, le rail est enlevé.

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