RDC : le M23 exige un calendrier de négociations avant son retrait de Goma

En avant-plan, Sulutani Makenga, le chef de la branche armée de la rébellion du M23 à Goma le 20 novembre 2012

Le coordonateur du M23, Jean-Marie Runiga, a déclaré ce mardi 27 novembre au cours d’une conférence de presse à Goma que son mouvement ne se retirerait de la ville que s’il  obtenait du président Kabila un cessez-le-feu et l’établissement d’un calendrier des négociations qui regrouperait aussi la société civile, la diaspora et l’opposition. Le chef politique du M23 a également exigé le retrait des groupes armés étrangers actifs en RDC, l’arrestation du général John Numbi-accusé par certaines ONG d’être le principal responsable de l’assassinat du défenseur Floribert Chebeya-, la libération « sans condition » des prisonniers politiques, la dissolution de la Ceni et la levée de la privation des mouvements d’Etienne Tshisekedi.

Au cours de sa conférence de presse Jean-Marie Runiga a également évoqué le sommet des pays des Grands lacs, l’ouverture d’un couloir humanitaire, la collaboration avec la Monusco, la sécurité dans la ville de Goma, la relance des activités économiques dans les localités occupées par son mouvement et l’offensive annoncée par le chef des forces terrestres congolaises.

Cette déclaration du chef politique du M23 intervient quelques heures après une dépêche de l’AFP qui rapportait ce matin que le mouvement rebelle était d’accord pour se retirer de Goma.

Interrogé par l’agence de presse sur un accord conclu dans la capitale ougandaise, Kampala, entre la rébellion et une médiation des pays des Grands Lacs sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi du M23 aurait répondu : « C’est vrai », sans donner d’indications temporelles au sujet de ce retrait.

« Ils nous ont demandé de nous retirer de Goma pour commencer les négociations avec le gouvernement », aurait poursuivi l’officier.

Avant lui, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, aurait aussi affirmé à l’AFP que les rebelles avaient accepté de quitter Goma, sans donner des précisions temporaires.

Mais sur place à Goma, aucun autre responsable de la rébellion n’a parlé de ce retrait. Aucun mouvement des troupes n’a non plus été constaté.

«Amalgame»

Du côté de la Majorité présidentielle, les revendications du M23 ne sont plus claires et devient de l’amalgame.

« Ils sont partis de la révisitation des accords signés entre le gouvernement et le CNDP le 23 mars 2009. Il a été convenu à Kampala que c’est cet accord qu’il fallait revisiter. Il n’est donc pas question en cours de chemin, de revenir sur ce qui a été convenu en présence de l’union africaine et certains membres des Nations unies », a affirmé Me Jean Mbuyu, cadre du PPRD, le parti présidentiel.

Me Jean Mbuyu appelle le M23 à respecter les accords et de ne pas ouvrir de la brèche à d’autres revendications qui selon lui, seront considérées comme une diversion.

Les chefs d’Etat des Grands lacs ont lancé le samedi dernier un ultimatum de deux jours au M23 pour se retirer de Goma. L’ultimatum a expiré lundi à minuit sans que le mouvement rebelle ne quitte la ville.

Peu avant l’expiration de l’ultimatum de la CIRGL, le nouveau chef des forces terrestres congolaises, le général François Olenga, a menacé de lancer une  offensive si le M23 ne se retirait pas de la ville de Goma.

« Si les rebelles du M23 ne respectent pas le délai fixé par le sommet de Kampala pour leur retrait de Goma, nous allons faire notre travail et restaurer l’autorité de l’Etat », a-t-il déclaré à l’AFP.

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