Goma: plus de 200 000 déplacés de guerre vivent dans des conditions difficiles

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu lors de la visite des diplomates africains, 24/02/2011.

Deux cent onze mille déplacés de guerre regroupés dans plusieurs camps à Goma et dans les localités environnantes dans la province du Nord-Kivu vivent dans des conditions difficiles, ont déploré, lundi 3 décembre, des responsables des agences du système des Nations unies au cours d’un entretien avec le ministre congolais de l’Intérieur à Goma. Ils ont indiqué que ces personnes ainsi que des humanitaires qui leur viennent au secours sont exposés à l’insécurité et à plusieurs maladies notamment la rougeole.

Parlant de l’insécurité, ces responsables onusiens ont déclaré que des hommes armés ont pillé le camp Mugunga 3 dans la nuit de samedi à dimanche 2 décembre, après le retrait des rebelles du M23 de la ville de Goma.

Ils ont demandé au ministre de rétablir l’autorité de l’Etat et l’ordre public à Goma et ses environs pour apporter l’aide nécessaire aux déplacés.
Le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) a affirmé que cette agence dispose de mille sept cent tonnes de vivres à distribuer aux déplacés mais craint que des hommes armés attaquent de nouveau des camps des déplacés une fois ces biens distribués.

Celui de l’Unicef a, pour sa part, signalé des cas de rougeole dans ces camps des déplacés. Cette agence des Nations unies se dit également préoccuper du fait que les cours ne reprennent toujours pas dans les écoles autour de Goma. Ces établissements scolaires seraient soit occupés par les déplacés soit vandalisés. Des pupitres auraient été utilisés comme bois de chauffe.

Le ministre Richard Muyej Mangez a promis aux responsables de ces agences que le gouvernement allait les accompagner pour faciliter leur travail.

Le commissaire général de la police, le général Charles Bisengimana, qui a aussi participé à la réunion, a annoncé le déploiement dans un délai proche des unités de la police autour des camps de Mugunga pour assurer la sécurité des déplacés.

Ces personnes ont fui les derniers combats entre les militaires congolais et les rebelles du M23.

De son côté, la Monusco reste optimiste quant à l’amélioration de la situation sécuritaire même si le travail n’est pas facile, indique son porte-parole intérimaire, le commandant Dien.

Il a ajouté que le M23 a emporté plusieurs équipements et des armes appartenant à la Police nationale congolaise (PNC) à leur départ.

« Le M23 a pris beaucoup d’équipements des policiers armements et véhicules de la PNC qui ont quelques difficultés pour faire le travail convenablement. Mais cette situation qui est transitoire va s’améliorer et la sécurité sera renforcée », a déclaré le commandant Dien.

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