Pourparlers de Kampala : le gouvernement veut réduire le nombre des délégués

(De g.à.d) Abbé Appolinaire Malu Malu, chef des experts et Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères de la RDC et chef de la délégation du gouvernement aux pourparlers avec le M23. (Décembre 2012)

Le nombre des délégués du M23 et du gouvernement congolais aux pourparlers de Kampala doit passer d’une trentaine à douze pour chaque délégation. Les délégués du gouvernement qui l’ont affirmé, mardi 5 février, indiquent que le gros du travail a été accompli. Mais pour la délégation du M23, cette diminution du nombre des délégués « doit se décider autour d’une table entre les deux parties comme cela s’est fait lors de l’augmentation ». Au début du mois de janvier, la délégation rebelle avait obtenu l’accréditation de cinq nouveaux membres parmi lesquels l’opposant Roger Lumbala.

« Nous, députés et sénateurs, sommes là depuis deux mois. Nous avons participé à tous les débats. Et dans l’ensemble, les travaux ont bien évolué. Le suivi qui reste à faire est un travail technique et un groupe de techniciens va rester pour ça », a déclaré le député Konde Vila Kikanda, élu du Nord-Kivu, province où sévit la rébellion du M23 depuis le mois de mai 2012.

Ecouter l’intégralité de l’entretien que ce député a accordé à Radio Okapi.

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

A la fin du mois de janvier, la partie gouvernementale avait indiqué en avoir fini avec l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 qui, selon elle, est la partie la plus importante des pourparlers de Kampala. L’application de cet accord était la principale revendication du M23 au début de ce mouvement qui a ensuite élargi ses exigences à des questions de démocratie et de droits de l’homme.

De leur côté, les rebelles du M23 soutiennent que le gouvernement n’a pas respecté l’accord de mars 2009. En outre, ils réclament la mise en place d’une transition, l’annulation des résultats des élections présidentielle et législatives de novembre 2011, la dissolution du Sénat et des assemblées provinciales et la démission des gouverneurs de provinces. Autant dire que pour eux, le dialogue de Kampala est loin d’être terminé.

Le M23 autour de Goma

Interrogé au sujet du renforcement des positions du M23 autour de Goma, le député Konde Vila a estimé qu’une nouvelle occupation de la ville est à exclure, indiquant cependant que  ces rebelles pourraient s’y infiltrer.

Le lundi 4 février, le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, a accusé, le M23 associé aux soldats de l’armée rwandaise, de renforcer ses positions autour de Goma en s’installant notamment à 1 km de la ville. Les rebelles sont censés être positionnés à 20 km de Goma comme leur avait recommandé les chefs d’Etat des Grands Lacs en échange des négociations avec le gouvernement congolais.

Mais pour le coordonnateur du mécanisme conjoint de vérification de la Conférence internationale des pays de la région des Grands Lacs (CIRGL), général ougandais Godefroid Muhesi, les accusations de la société civile sont «une simple rumeur ».

L’officier ougandais affirme s’être rendu, accompagné des membres de cette structure, dans les localités citées par Omar Kavota et reconnaît une augmentation des troupes du M23 à Munigi, localité située à une dizaine de kilomètres de Goma.

De son côté, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a appelé les habitants de Goma à garder leur calme malgré les allégations de la société civile. Selon lui, le gouvernement saura réagir en cas d’une attaque du M23 contre la ville de Goma.

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Lire aussi sur radiookapi.net: