Les commerçants déplorent l’insécurité et les taxes élevées entre Goma et Butembo

Des camions chargés des minerais bloqués sur la route de Kolwezi dans la province du Katanga/RDC, 11/03/2011.

Les opérateurs économiques de Goma déplorent l’insécurité sur la route allant de la capitale provinciale du Nord-Kivu à Butembo, en passant par le territoire de Rutshuru, après la prise en otage puis le meurtre dimanche 24 février d’un chauffeur de camion dans la cité de Kiwanja. Ces commerçants se plaignent aussi des taxes élevées imposées sur cette route par les groupes armés. Une situation qui décourage l’arrivée de nouveaux investisseurs.

Un opérateur économique ayant requis l’anonymat affirme que le chauffeur assassiné travaillait pour les établissements Mbiza Fom. Il a été pris en otage par des hommes armés qui exigeaient le paiement d’une rançon de 10 000 dollars. Ne voyant pas venir l’argent, ils l’ont tué.

La même source affirme par ailleurs que les transporteurs routiers déboursent au moins 600 dollars américains aux nombreuses barrières routières érigées sur la route par des groupes armés.

«Vous imaginez par exemple la Brasimba, qui a investi 10 millions de dollars dans la construction d’une usine à bière dans la province, et dont le transport doit se faire sur Goma et Bukavu. TMK, qui est le transporteur agréé, paient 600 dollars par véhicules pour son passage. Voyez ce que ça coûte pour les opérateurs économiques», a-t-il expliqué.

L’homme d’affaire congolais invite les autorités, tant nationales que locales, ainsi que les Nations unies, à intervenir pour sécuriser cette route du Nord-Kivu, au risque de décourager définitivement les opérateurs économiques de ce secteur.

Selon des sources locales, même le trafic des minibus sur la route allant de Goma vers Butembo et Beni, en passant par Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru, a sensiblement baissé suite braquage des véhicules et tracasseries sur ce tronçon routier.

Plusieurs localités du territoire de Rutshuru sont restées occupées pendant plusieurs mois par le mouvement rebelle du M23. A la suite d’une dissension dans ce mouvement, des hommes fidèles à Jean-Marie Runiga, le chef politique de la rébellion, ont commencé à s’en retirer jeudi 28 février.

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