Nord-Kivu: le CICR appelle à la cessation des violences contre les civils à Kitchanga

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu lors de la visite des diplomates africains, 24/02/2011.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé, dans un communiqué publié jeudi 7 mars, à la cessation de violences contre la population civile de Kitchanga, à cheval entre les territoires de Rutshuru et Masisi, au Nord-Kivu. L‘organisation a invité les  FARDC et les groupes armés à ne pas confondre les populations civiles avec leurs cibles. 

Le communiqué du CICR indique que les récents combats entre FARDC et les miliciens de l’Alliance patriotique pour un Congo libre et souverain (APCLS)  ont fait de nombreux morts, dont des enfants:

« Après plusieurs jours d’intenses combats dans la cité de Kitchanga, (…) la situation de la population est dramatique. Selon l’équipe du CICR qui s’est rendue sur place le 5 mars, l’ampleur des destructions est considérable. Les combats ont fait de nombreux morts et blessés, tant militaires que civils, parmi lesquels de très jeunes enfants.» 

Cette équipe multidisciplinaire est chargée d’évaluer les besoins humanitaires de la population de cette localité située à environ 80 kilomètres de Goma, a précisé Thomas Glas du CICR Goma, indiquant que Kitchanga est dans une grande désolation. L’organisation humanitaire dit prendre en charge dans un hôpital de Goma une cinquantaine des blessés, qui sont évacués de Kitchanga.

Dans un communiqué parvenu, mardi 5 mars à Radio Okapi,  l’ONG Médecins sans frontières (MSF-Hollande) a affirmé avoir dénombré plus de cent trente-cinq blessés et plus de cinquante-cinq civils tués à Kitchanga.

« Le centre de la cité a été détruit à grande échelle. Beaucoup de corps jonchaient les rues de Kitchanga», a témoigné Thomas Glas, ajoutant que des infrastructures médicales ont aussi été touchées pendant ces combats.

Le CICR se dit préoccupé par le manque de distinction, par les belligérants, entre les biens civils et militaires. «Les infrastructures sanitaires et les humanitaires doivent être protégés», a plaidé Thomas Glas.

Désastre

La mission mixte Monusco-gouvernement provincial, qui s’est rendue jeudi 7 mars à Kitshanga, a qualifié de «désastreux» l’état dans lequel se trouve de cette cité. La situation humanitaire sur place nécessite une intervention urgente en faveur des populations locales, victimes de ces combats.

Les FARDC et l’APCLS  se sont affrontent du mercredi 27 février au 5 mars à Kitchanga. Ces combats ont fait quatre-vingt morts, cent blessées et a occasionné des centaines des déplacés et des dégâts matériels.

Selon cette délégation, le 812ème régiment FARDC et APCLS se sont affrontés sans qu’il n’y ait de gagnant la guerre. Elle propose, avant toute autre action de reconstruction de la cité, que le gouvernement déploie une unité des FARDC impartiale à Kitshanga. 

«Il faut déjà que ceux qui ont participé à cette guerre s’en aillent, quels qu’ils soient. Parce qu’ils ne sont pas considérés par la population comme pouvant reconstruire la cité avec impartialité», a affirmé Axel Queval, chef de bureau de la Monusco au Nord-Kivu, de son retour de cette mission.

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