Nord-Kivu : des combats entre les deux factions du M23 ont fait 15 morts, selon la société civile

Des combats qui opposent depuis samedi les deux factions du M23 à Rugari dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont déjà fait quinze morts parmi les civils et vingt-trois blessés, a révélé la société civile dans son rapport rendu public mardi 12 mars. Selon ce document, trente maisons ont complètement été détruites et soixante-dix autres ont partiellement été touchées par des tirs croisés des belligérants, occasionnant le déplacement de plus de deux mille ménages.

Le vice-président de la société civile, Me Omar Kavota, qui a donné ces chiffres a affirmé que sa structure déplore des crimes perpétrés en plein jour par les deux factions du M23.

« Pendant que nous parlons, des vivres, des bétails, des volailles sont emportés par des éléments du M23. Les uns conduisent les butins à Rumagabo et les autres les acheminent à Kibumba. Nous pensons que cette situation est inadmissible », a-t-il affirmé.

Omar Kavota a sollicité l’intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) « pour ouvrir un couloir humanitaire à la population », et a également demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de s’activer pour l’envoi de la Brigade d’intervention dans l’Est de la RDC.

« Pour l’instant, nous demandons à la Monunsco d’imposer immédiatement un couloir humanitaire pour faciliter le passage des personnes. Nous appelons au Conseil de sécurité à la célérité quant à l’envoi de la Brigade d’intervention qui doit traquer les forces négatives autrement elle trouvera la population déjà exterminée par ces groupes armés », a ajouté le vice-président de la société civile du Nord-Kivu.

Le M23 a vu le jour depuis le mois de mai 2012. Il revendique l’application de l’accord du 23 mars 2009 signé entre Kinshasa et le CNDP de Bosco Ntaganda. Les rebelles sont en pourparlers avec le gouvernement congolais depuis le 9 décembre 2012 en Ouganda.

Les dissensions au sein du M23 sont apparues en février dernier entre Sultani Makenga, chef de la branche armée, et Jean-Marie Runiga, coordonnateur politique de la rébellion après que onze Etats africains ont signé, sous l’égide de l’ONU, un accord-cadre pour le rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC.

Mercredi 27 février, le colonel Makenga a destitué le président du M23, Jean-Marie Runiga, l’accusant de s’être rallié à Bosco Ntaganda, l’ancien chef militaire du CNDP recherché par la Cour pénale internationale.

L’action politique du M23 aile Makenga est désormais dirigée par Bertrand Bisimwa alors que les opérations militaires sur le terrain sont dirigées côté Runiga par le colonel Baudoin Ngaruye. Les combats entre les factions rivales du M23 ont jeté dans la rue de nombreuses familles.

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