Sassou Nguesso, Kabila, Kagame et Museveni s’engagent à appliquer l’accord d’Addis-Abeba

De gauche à droite: Les présidents du Rwanda Paul Kagame, de la Tanzanie Jakaya Kikwete, de l’Ouganda Yoweri Museveni et de la RDC Joseph Kabila à l’ouverture du sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs à Kampala, le 7 août 2012. Photo Droits tiers.

Les chefs d’Etat de la RDC, du Congo-Brazzaville, du Rwanda et de l’Ouganda se sont engagés ce dimanche 24 mars à mettre en application l’accord d’Addis-Abeba signé en février dernier par onze présidents africains et censé permettre le retour de la paix dans l’Est de la RDC, en proie à des conflits armés à répétition. Joseph Kabila, Yoweri Museveni et Paul Kagame se sont réunis à Oyo au Nord de Brazzaville sur invitation de leur homologue congolais Denis Sassou Nguesso.

Les quatre chefs d’Etat ont discuté pendant environ cinq heures dans un palais à Oyo. Ils ont évoqué la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Denis Sassou Nguesso a salué l’engagement de ses homologues à prendre des initiatives pour mettre fin à cette crise.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, est reparti aussitôt le sommet terminé alors que Paul Kagamé et Joseph Kabila sont restés déjeuner avec leur hôte.

Sassou Nguesso avait déjà reçu séparément Joseph Kabila et Paul Kagame respectivement en janvier et février derniers pour évoquer la situation sécuritaire dans cette partie de la RDC.

La partie Est de ce pays est en proie à plusieurs groupes armés depuis plusieurs années. En mai 2012, des mutins de l’armée congolaise ont créé la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) pour réclamer l’application des accords signés par le gouvernement congolais et l’ancienne rébellion du CNDP d’où ils sont issus.

Depuis décembre 2012, ces rebelles sont en pourparlers avec le gouvernement de la RDC à Kampala en Ouganda. Alors que ces discussions se poursuivaient, une scission a déchiré la rébellion à la fin du mois de février dernier.

Deux factions rivales se sont affrontées pendant quelques jours dans la province du Nord-Kivu. Celle dirigée par Sultani Makenga a finalement pris le dessus sur celle de Bosco Ntaganda. Ce dernier ainsi que la plupart de ses combattants ont fui au Rwanda. Refugié dans l’ambassade des Etats-Unis à Kigali, Bosco Ntaganda, visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé son transfert à la Haye pour qu’il soit jugé. Il y a été conduit le vendredi 22 mars dernier.

La scission du M23 est intervenue quelques jours après la signature de l’accord d’Addis-Abeba qui interdit aux pays extérieurs de soutenir les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Un rapport d’experts de l’Onu publié en 2012 cite le Rwanda et l’Ouganda comme soutiens extérieurs du M23. Dans son rapport présenté vendredi 22 février au conseil de sécurité, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a reconnu que le M23 avait bénéficié d’un soutien extérieur pour prendre Goma en novembre 2012 sans citer nommément un pays.

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