RDC: les poursuites judiciaires contre les militaires accusés de viols à Minova sont en cours, affirme Lambert Mende

Lambert Mende Omalanga, Ministre congolais de la Communication et des médias, lors d’une interview à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, a déclaré ce jeudi 28 mars que la justice congolaise a déjà entamé des poursuites judiciaires contre les militaires accusés de viols à Minova. Il réagissait à l’ultimatum d’une semaine lancé la veille par les Nations unies demandant à Kinshasa de sanctionner les militaires coupables d’au moins 126 viols en novembre dernier à Minova alors qu’ils se repliaient face à l’avancée des rebelles du M23. Lambert Mende a déploré « les interférences des partenaires » dans les actions judiciaires initiées par les autorités congolaises.

« Nous avons déployé du personnel judiciaire militaire. C’est la justice qui est en train de travailler pour l’instant. Nous n’aimerions pas que nos partenaires viennent s’interférer dans un processus judiciaire qui est en cours. La loi du pays ne le permet pas, nos accords avec eux, non plus », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais.

« S’il est porté à notre connaissance des faits criminels et délictueux qui ne sont pas pris en charge par la justice militaire que nous avons déployée dans cette partie du Nord-Kivu, nous attendons de nos partenaires qu’ils les portent à notre connaissance », a-t-il poursuivi, rejetant l’idée d’un ultimatum.

« Je ne pense pas que c’est la meilleure façon de gérer des relations entre partenaires surtout vis-à-vis d’un Etat souverain », a-t-il dit.

Lambert Mende a indiqué que des mesures disciplinaires avaient déjà été prises contre le régiment dont les éléments ont été soupçonnés de viols.

« Nous avons pris au niveau disciplinaire des mesures qu’il faut puisque tout le régiment a été écarté de là, je ne vois pas ce qu’on peut faire de plus », a-t-il assuré.

Ces viols ont été commis entre le 20 et le 30 novembre à Minova, près de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. Les militaires incriminés avaient quitté Goma à l’entrée des rebelles du M23.

« On sait maintenant qu’un total de 126 femmes ont été violées à l’Est de Goma au moment où des troupes avançaient dans tous les sens. Une grosse partie de ces viols ont été commis, semble-t-il, par des militaires congolais », avait déclaré Hervé Ladsous mardi 18 décembre au sortir d’une réunion de conseil de sécurité à New York.

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