RDC: l'ONU adopte la résolution sur la brigade d’intervention pour combattre les groupes armés

Bunagana, Nord Kivu, le 16 mai 2012, le commandant de la brigade de la Force onusienne au Nord Kivu, Arinder Singh, arrive par hélico après les affrontements armés entre FARDC et les mutins qui ont occasionné la fuite de la population vers l’Ouganda voisin © MONUSCO/Sylvain Liechti

Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté, jeudi 28 mars, la résolution créant une brigade spéciale chargée de combattre les groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette force devrait compter plus de deux mille cinq cents hommes. La résolution ne donne cependant pas le chiffre précis des hommes des troupes qui la composeront.

La brigade spéciale d’intervention sera formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales.

Selon le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, elle comptera 3 069 hommes, venus d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi, et sera opérationnelle d’ici juillet.

L’ambassadeur français à l’Onu Gérard Araud a souligné qu’il s’agissait d’une “innovation” répondant à une “demande expresse” des Africains.

Selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, la résolution “propose une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’est de la RD”.

Cette résolution renforce la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Désormais elle aura la tâche supplémentaire de mener des opérations offensives et ciblées, seule ou aux côtés de l’armée congolaise, dans le but de stopper le développement de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer.

Jusque là son mandat était essentiellement axé sur la protection des civils.

La brigade est créée pour une période initiale d’un an. Elle sera basée à Goma et reste sous l’autorité du commandant en chef de la Monusco.

La résolution des Nations condamne fermement la présence continue du M23 dans les environs immédiats de l’Est de Goma et réclame que tous les groupes armés déposent les armes. Mise au point par Paris, elle s’inspire des résultats de l’accord régional d’Addis-Abeba du 24 février. Cet accord interdit aux pays étrangers de soutenir les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Depuis deux décennies, l’Est de la RDC est en proie aux rebellions. La dernière en date est celle menée par le Mouvement du 23 mars (M23) depuis mais 2012. Ce mouvement-dont la plupart des membres sont issus du CNDP de Bosco Ntaganda-réclamait l’application de l’accord du 23 mars signé entre le gouvernement congolais et le CNDP.

Au mois de novembre, le M23 a pris le contrôle de la ville Goma et a exigé ds négociations directes avec le gouvernement. La Monusco qui est composée de plus de dix-sept mille hommes, dont la majorité est basée dans l’Est et principalement à Goma-a été la cible de toutes les critiques. C’est le cas du président ougandais, Yoweri Museveni, qui a qualifié les casques bleus des touristes.

Les rebelles du M23 sont en pourparlers avec le gouvernement congolais depuis décembre 2012 à Kampala. Les discussions ont été suspendues après les dissensions apparues, fin février, au sein du M23 lorsque onze pays africains ont signé un accord-cadre de paix et pris l’engagement de ne pas soutenir les groupes armés.

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