Le Rwanda a délocalisé six cent quatre-vingt-deux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) de sa frontière avec la RDC. La ministre rwandaise chargée des réfugiés, Séraphine Mukantabana, a indiqué mardi 2 avril à l’AFP qu’ils ont été conduits dans un « centre d’internement dans le district de Ngoma », à une centaine de kilomètres à l’Est de Kigali.
« La décision de les délocaliser émane de l’application des conventions internationales (…) qui disent que les réfugiés doivent être à plus de 50 km de la frontière », a affirmé la ministre Séraphine Mukantabana.
Après la scission du M23 en deux camps, les hommes fidèles à Sultani Makenga avaient délogé samedi 16 mars ceux de Jean-Marie Runiga, proches de Bosco Ntaganda de Kibumba en RDC. Ils avaient retrouvé refuge au Rwanda. Kinshasa avait condamné l’accueil que le Rwanda avait réservé aux rebelles du M23.
Séraphine Mukantabana a expliqué que le Rwanda avait tout simplement répondu à un principe humanitaire.
« A leur arrivée, les militaires ont été désarmés et soumis à une procédure d’internement », a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que cet accueil et ce désarmement étaient « une preuve tangible que le Rwanda n’a rien à voir avec le M23 ».
Des experts de l’ONU et plusieurs ONG ont accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Kigali a toujours démenti cette allégation.
« Ce ne sont pas des prisonniers, ce sont des gens qui sont entrés dans un territoire en quête d’asile (…) ils ont une restriction de mouvements, mais à l’intérieur de leur camps d’internement ils ont leur liberté. Ils pouvaient recevoir des visites et obtenir un soutien psychologique», a précisé Séraphine Mukantabana.
Elle a précisé qu’il est demandé aux rebelles du M23 de faire le choix entre leur statut des militaires ou celui de réfugié.
« Il est désormais demandé à ces rebelles s’ils veulent ou non renoncer à leur statut militaire de manière définitive et volontaire. S’ils y renoncent, une procédure débutera pour qu’éventuellement le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) leur accorde le statut de réfugié », a indiqué la ministre rwandaise chargée des refugiés.
Selon elle, ceux qui refuseront n’auront pas droit à l’asile au Rwanda.
La rébellion du M23 créée en mai 2012 au Nord-Kivu revendique l’application de l’accord du 23 mars entre le gouvernement et l’ex-rébellion du CNDP dont les chefs du M23 sont issus.
Plusieurs ténors de ce mouvement sont sous le coup des sanctions des Etats-Unis, notamment Jean-Marie Runiga et Baudouin Ngayure.
Au sujet du sort qui sera réservé à ces rebelles, la ministre rwandaise, Séraphine Mukantabana, a déclaré qu’il était « prématuré » de se prononcer sur leurs cas.
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