Le M23 dissuade la Tanzanie et l’Afrique du Sud d'envoyer des troupes en RDC

En avant-plan, Sulutani Makenga, le chef de la branche armée de la rébellion du M23 à Goma le 20 novembre 2012

Le Mouvement du 23 mars (M23) ne veut pas de soldats tanzaniens au sein de la brigade d’intervention de la Monusco, décidé par le Conseil de sécurité des Nations unies pour neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. Après l’Afrique du Sud, le M23 vient de saisir, dans ce sens, les parlementaires tanzaniens. Les rebelles du M23 “se sont toujours imposés face à des forces plus importantes et mieux équipées”, écrit Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du M23, dans une lettre au parlement tanzanien, cité par l’AFP, ce samedi 13 avril.

«La même chose arrivera à la brigade d’intervention si votre sagesse ne parvient pas à (…) arrêter cette dangereuse aventure“, menace Bertrand Bisimwa. “Le M23,  insiste-t-il, invite le parlement et le peuple de Tanzanie à reconsidérer avec attention cette situation et à persuader le gouvernement tanzanien (…) de ne pas envoyer les fils et filles de cette nation noble s’engager dans une guerre absurde.»

Le 3 avril, le mouvement rebelle avait introduit la même requête auprès du parlement sud-africain.

La réponse du porte-parole de l’armée sud-africaine, le général de brigade Xolani Mabanga, ne s’est pas faite attendre: «Nous prenons note [des menaces du M23 et] nous allons nous déployer comme ordonné par le gouvernement, et rien ne va nous en dissuader ou nous faire peur, nous ne sommes pas intimidés».

«L’un de nos devoirs est d’aller en guerre, de faire la guerre et de gagner la guerre», ajoute-il.

Outre la Tanzanie, l’Afrique du Sud et le Malawi doivent fournir des troupes pour le compte de la brigade d’intervention de la Monusco. Les Nations unies ont décidé, le 28 mars, de créer cette brigade pour neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Cette force est boudée par le M23. Les responsables politiques et militaires de ce mouvement ont organisé des meetings populaires, appelant les populations des territoires qu’ils occupent à protester contre le déploiement de cette brigade.

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