Nord-Kivu: nouveaux affrontements entre militaires et rebelles du M23 à Mutaho

Les affrontements entre les rebelles du M23 et les militaires congolais ont repris ce mardi 21 mai dans la matinée à Mutaho. Le porte-parole de l’armée congolaise, colonel Olivier Hamuli, confirme ces combats et accuse les rebelles d’avoir attaqué des positions de l’armée congolaise dans cette localité située à une dizaine de kilomètres de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Militaires et rebelles s’étaient déjà affrontés la veille dans la même localité.

Des habitants de Mutaho interrogés en début de matinée ont fait état des détonations d’armes lourdes et automatiques. Ceux du quartier Mugunga, situé à l’entrée ouest de Goma, affirment également entendre des crépitements d’armes venant du front.

Les combats auraient commencé à 7 heures (heure locale). Des sources locales indiquent que les rebelles du M23 ont lancé leur offensive à partir de la localité de Mujoga, située à 4 km de Mutaho.

Le colonel Olivier Hamuli assure que la rébellion a reçu un renfort en hommes et en armes venu de Kibati et Kibumba.

Interrogé par Radio Okapi le lundi au sujet la reprise des combats entre les FARDC et les rebelles du M23, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a expliqué que la rébellion voulait faire douter la brigade d’intervention de la Monusco qui doit être déployée dans l’Est de la RDC pour combattre les groupes armés.

Les affrontements qui ont opposé le lundi les FARDC et les rebelles du M23 étaient les premiers depuis le retrait du mouvement rebelle de la ville de Goma  en décembre 2012.

De nouveaux déplacés à Mugunga

Les affrontements de lundi ont occasionné le déplacement des habitants de Mutaho (Nord Kivu) et ses environs. Le comité de déplacés  du camp Mugunga 3 dit avoir enregistré pour la seule journée de lundi cent trente deux nouveaux ménages en provenance de cette localité. D’autres déplacés sont hébergés par des familles d’accueil à Goma.

Plusieurs d’entre eux affirment n’avoir rien emporté dans leur fuite.

« Nous avons entendu depuis 4h du matin des lourdes détonations d’armes sur les collines autour de nos maisons. Chacun s’est arrangé pour quitter brutalement sans apporter quelque chose. C’est dans ces conditions que nous sommes arrivés ici à Mugunga. L’ennemi a surgi de la brousse pour attaquer les FARDC nous nous sommes dispersés, il y a des gens qui n’ont pas retrouvé leurs enfants », a témoigné un déplacé.

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