Trêve entre FARDC et M23 : le trafic routier reprend entre Goma et Rutshuru

Vue de la ville de Goma.al

Le trafic routier entre la ville de Goma et le territoire de Rutshuru a repris jeudi 23 mai suite à une trêve observée entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les militaires congolais. Depuis lundi dernier, les transporteurs n’exploitaient plus ce tronçon à cause des violents combats qui opposaient les deux groupes à Mutaho, à une dizaine de kilomètres de Goma. Depuis mercredi dans la soirée,  le M23 a décrété  une trêve par «pour faciliter la visite du secrétaire général de l’Onu» Ban Ki-Moon, à Goma.

Selon l’Association des chauffeurs du Congo (ACCo), suite à cette trêve, les véhicules de transport en commun relient à nouveau le chef-lieu du Nord-Kivu au territoire de Rutshuru.

Mais on ne se bouscule pas encore sur la route, remarque l’association. Seuls sept chauffeurs, sur les cinquante-quatre membres de l’ACCo qui exploitent le tronçon, ont repris du service. Les passagers n’abondent pas non plus dans les lieux d’embarquement.

Un camionneur témoigne :

«Beaucoup de passagers ont encore peur. Pour avoir le bus plein, il faut passer beaucoup de temps au parking. Avant, nous faisions même un aller-retour. Neuf ou dix bus pouvaient quitter simultanément. Mais actuellement, pour une journée, seuls trois ou quatre bus peuvent voyager».

Faute de clients, la majorité des chauffeurs qui font habituellement la navette entre Goma et Rutshuru font le transport en commun dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.

La route reliant Goma à Rutshuru est d’une grande importance économique. Elle permet d’approvisionner Goma en produits de consommation en provenance, notamment, des villes de Butembo et Beni, situées plus au Nord.
Après cinq mois d’accalmie, les combats entre les rebelles du M23 et les FARDC ont repris le lundi 20 mai.

Pendant trois jours, les deux camps se sont affrontés à l’arme lourde à une dizaine de kilomètres de la ville de Goma, obligeant des centaines de personnes à fuir leurs localités.

Les rebelles et les militaires s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.

Le bilan de ces combats n’est pas encore connu. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a fait état de quinze rebelles et quatre militaires tués lors des affrontements de lundi. Bilan rejeté par le M23 qui affirme n’avoir recensé que deux blessés dans ses rangs.

Le mercredi, les combats se sont intensifiés à Mutaho. Des détonations ont été entendues dans plusieurs quartiers périphériques de Goma où quatre obus sont tombés, faisant quatre morts et une quinzaine de blessés.

Sans le citer, Lambert Mende a accusé «un pays voisin» d’avoir soutenu les rebelles pendant ces combats qui ont coïncidé avec la visite du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, en RDC.

De son côté, la Société civile du Nord-Kivu a dénoncé la présence de troupes rwandaises aux côtés des rebelles du M23.

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