Les mots du président américain sont «un geste significatif de solidarité avec le peuple congolais qui est en train de souffrir», a affirmé mardi 2 juillet le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Le ministre réagissait ainsi à l’appel lancé la veille par Barack Obama, depuis Dar-es-Salaam (Tanzanie), demandant aux pays frontaliers de la RDC de cesser de soutenir les groupes armés qui opèrent dans ce pays.
Le gouvernement congolais s’est réjoui des propos du président Obama. Même si ce dernier n’a pas nommé ces voisins de la RDC, pour Lambert Mende, tout le monde sait ce qui se passe à travers la frontière qui sépare la RDC du Rwanda et, donc, comprends très bien que le président se référait clairement au Rwanda.
«Le président se référait clairement à notre voisin, le Rwanda, à cause de la multiplicité des rapports sur la poursuite de l’aide que ce pays continue d’accorder aux forces négatives qui déstabilisent le pays [la RDC], et particulièrement au M23», a-t-il affirmé.
Au cours du même discours, dans la capitale tanzanienne, le chef de l’État américain a aussi appelé le pouvoir de Kinshasa à renforcer les forces armées de la RDC (FARDC), estimant qu’il devrait «faire mieux et plus» en ce qui concerne les capacités de ce pays en matière de sécurité.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, le processus de reforme de l’armée a été lancé depuis 2009 par le chef de l’État congolais, Joseph Kabila.
«Le président de la République, depuis 2009, a mis sur le chantier cette reforme. Ce qui permet à l’armée, quand même, de monter en puissance. On l’a vu dernièrement, et on va le voir de plus en plus régulièrement», a-t-il assuré.
Protectionnisme américain en faveur du Rwanda ?
Dans la presse kinoise du mardi 2 juillet, le fait que Barack Obama n’ait pas nommé ces pays voisins de la RDC a plutôt été vu comme le signe d’un «protectionnisme américain» en faveur du Rwanda et de l’Ouganda.
Pour le journal Le Potentiel, un grand quotidien de la capitale, les États-Unis ont affiché une «indifférence déconcertante», alors qu’un groupe d’experts des Nations unies, qui ont travaillé sur la RDC, n’ont pas porté de gants dans les conclusions de leur rapport.
Ce dernier, selon le journal, conclut que le drame qui ronge depuis plus d’une décennie l’Est de la RDC porte les marques du Rwanda et de l’Ouganda.
Est-ce par naïveté ou par complicité que le président américain s’est refusé de citer ces deux pays, s’est interrogé ce quotidien.
Le Potentiel note tout de même que le président Obama croit en la vertu de l’accord-cadre d’Addis-Abeba qui, dit-il, pour ne pas être une simple feuille de papier, nécessite un suivi pour en garantir le succès.
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