Nord-Kivu: la société civile projette une «journée ville morte»

Une vue aérienne de la ville de Goma, 26/06/2009.

Le président de la société civile du Nord-Kivu, Thomas d’Aquin Mwiti, appelle la population de la province à observer, mardi 13 août, une «journée-ville morte», en mémoire des victimes de la guerre du M23. Il a lancé cet appel, jeudi 8 août à Goma, au terme de l’ultimatum de sept jours que son organisation a lancé à la brigade d’intervention de la Monusco. La société civile du Nord-Kivu a demandé à cette brigade de lancer, endéans ce délai, les opérations offensives contre les groupes armés dont le M23.

Thomas d’Aquin Mwiti a appelé toute la population, y compris les humanitaires, à souscrire à cette «journée ville morte».

«Le mardi, nous allons devoir demander à la population du Nord-Kivu de rester à la maison. Nous lançons cette activité pour demander au chef de l’Etat et aux autorités du pays de mener, dans le bref délai, des actions allant dans le sens de sauver ces victimes dans les territoires de Nyirangongo, Rutshuru, Beni», a indiqué le président de la société civile du Nord-Kivu.

Pour Thomas d’Aquin Mwiti, le gouvernement congolais devrait mettre fin aux pourparlers de Kampala et laisser les Forces armées de la RDC (FARDC) faire leur travail.

Mais certaines associations de la province ne partagent pas l’avis de la société civile du Nord-Kivu
sur la date choisie pour organiser cette «journée ville morte».

Pour la Jeunesse de Rutshuru par exemple, le deuil devrait commencer plutôt ce vendredi 8 août et se poursuivre sur trois jours .

Le jeudi 1er août dernier, la société civile avait donné sept jours à la brigade d’intervention de la Monusco pour  lancer les opérations offensives contre les groupes armés dont le M23,  promettant «des actions d’envergure» si cette force n’entamait pas la traque contre ces milices passé ce délai.

Réagissant à cet ultimatum, le président de la fédération de l’UDPS à Goma, Rubens Mikindo, avait invité les habitants du Nord-Kivu à ne pas recourir à la violence pour manifester contre la Monusco.

Pour lui, la Société civile s’était trompée de cible, expliquant que la Monusco n’est qu’une « invitée » du gouvernement. Rubens Mikindo avait plutôt invité la société civile du Nord-Kivu «à mener des actions concertées avec la mission onusienne qui est son partenaire », déplorant «la démission du gouvernement congolais» sur la question de la sécurité dans l’Est du pays.

Face à l’agitation dans sa province, le gouverneur Julien Paluku, avait également appelé au calme.

«La Monusco nous a dit clairement qu’il y a trois phases. La première phase est révélée à l’opinion publique. Les deux autres phases relèvent du secret-défense », avait-il déclaré le vendredi dernier après la manifestation des jeunes.

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