Le parti d’opposition Mouvement pour le Renouveau (MR) ne va plus participer aux concertations nationales. Son président, Clément Kanku, a expliqué le mardi 10 septembre que les revendications de l’opposition n’ont été prises en compte ni dans le règlement intérieur de ces assises ni dans le discours inaugural du Chef de l’Etat Joseph Kabila.
« J’ai fait parti du comité préparatoire. Quand je suis le discours du chef de l’Etat et quand je suis le règlement intérieur, je constate tout simplement que toutes nos revendications n’ont pas été prises en compte », a-t-il déclaré, regrettant notamment que le chef de l’Etat ne se soit pas engagé sur l’opposabilité des résolutions des concertations nationales.
Plusieurs personnalités dont des membres de l’opposition avaient exigé avant le début de ce forum que les décisions prises pendant les travaux soient « opposables à tous ».
Dans son discours inaugurant les concertations nationales, le chef de l’Etat Joseph Kabila n’a pas explicitement abordé la question.
Il a cependant souligné que les participants aux concertations nationales « n’ont pas vocation à se substituer au souverain primaire moins encore à remettre en cause les décisions qui relèvent du pouvoir exclusif de ce dernier ».
L’article 6 du règlement intérieur des concertations nationales indique pourtant que les conclusions et recommandations de l’assemblée plénière sont remises au président de la République par le présidium sous forme d’un rapport général des travaux. Le même article demande au chef de l’Etat, aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale ainsi qu’au gouvernement de veiller, selon le cas, à l’exécution ou à la mise en œuvre desdites recommandations des concertations.
Clément Kanku demande par ailleurs à Joseph Kabila de ne pas se contenter de faire des promesses mais de gracier les prisonniers politiques.
Le président de la République a en effet annoncé lors de l’ouverture des concertations nationales « des mises en liberté conditionnelle de certains prisonniers » pour « permettre une décrispation de la situation ».
Il a également annoncé, sans en préciser les bénéficiaires, qu’une grâce présidentielle est en étude en attendant le vote par le Parlement d’une loi d’amnistie.
Pour Clément Kanku, le chef de l’Etat n’a pas besoin d’une loi pour libérer les opposants Diomi et Chalupa ainsi que le député Muhindo détenus à la prison de Makala.
« J’estime qu’aller à ces concertations telles qu’elles serait tout simplement donner un chèque en blanc à Joseph Kabila et à sa majorité », a-t-il conclu.
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