Katanga : des suspects détenus arbitrairement à Kamina suite à l’absence de juges

Tribunal de paix de la Gombe à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les juges, magistrats et présidents de tribunaux nommés à Kamina, dans le Katanga, n’ont toujours pas rejoint leurs postes. En conséquence, l’appareil judiciaire est bloqué depuis plusieurs mois dans ce territoire. Selon la Société civile de Kamina, des justiciables voient leur détention se prolonger. Certains suspects sont directement conduits en prison sans être jugés. De son côté, le procureur général près la cour d’appel de Lubumbashi affirme qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. A l’en croire, d’autres tribunaux de la province connaissent le même problème.

Selon la société civile de Kamina, depuis près de six mois, le tribunal de grande instance de ce territoire ne fonctionne pas. Le seul juge présent, président de ce tribunal, n’est pas en mesure de siéger seul.

Dans les territoires de Kanyama, Bukama, Malemba et Kabongo, les tribunaux de paix installés depuis quelques mois peinent aussi à fonctionner. Des suspects sont conduits directement en prison où ils passent des mois sans être jugés.

Baudouin Tshikala, président de la société civile de Kamina, dénonce ces détentions arbitraires.

«Les prisons sont pleines de gens qui ne sont pas jugés, la population s’inquiète. Nous demandons aux autorités judiciaires de faire diligence pour affecter d’autres juges si ceux qui ont été affectés n’acceptent pas de venir», plaide-t-il.

Quant au procureur général près la cour d’appel de Lubumbashi, Caïphe Useni, il affirme avoir envoyé, depuis juin dernier, un rapport sur cette situation au conseil supérieur de la magistrature. Selon lui, plusieurs autres territoires, dont Manono et Moba, connaissent le même problème.

Lire aussi sur radiookapi.net :

Kisangani : les audiences ne se tiennent plus au tribunal de grande instance depuis deux mois

RDC : deux ONG réclament la réhabilitation des 96 magistrats « révoqués illégalement »

L’intersyndicale des magistrats s’oppose au projet de loi sur la prise à partie des juges

Lubumbashi : près de 300 dossiers traités au tribunal pour enfants en 12 mois