Sud-Kivu: visite de la représentante adjointe du HCR/Burundi à Uvira

Une des femmes déplacées fuyant les affrontements entre groupes armés à Uvira, au Sud-Kivu/Ph. Droits Tiers.

La représentante adjointe du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Burundi a visité vendredi les localités de Luberizi et de Mutarule, dans la plaine de la Ruzizi dans le territoire d’Uvira. Sa mission consistait à identifier les lieux de provenance de 2 448 Congolais refugiés dans un nouveau camp au Burundi et s’enquérir sur les causes de leur fuite. Certains Congolais refugiés à Tchibitoke au Burundi craignent de retourner au pays suite au conflit interethnique dans leur chefferie, d’après la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) à Uvira. 

La représentante adjointe du HCR/Burundi s’est dite préoccupée de voir de plus en plus des Congolais se refugier au Burundi, alors qu’il n’y a la guerre du côté congolais dans la Ruzizi. Cette visite lui a permis de connaître les vrais motifs de ce déplacement.

Son constat a été amer à Luberizi et à Mutarule, selon François Mangala, assistant en charge de la réinsertion à la CNR et membre de la délégation. Près de huit mille habitants ont fui Luberizi au début du mois. Dix mille autres avaient déserté Mutarule et ses environs le mois précédent.

Ces habitants ont fui les opérations militaires visant à traquer les groupes armés et les détenteurs illégaux d’armes dans la région. Certains se sont dirigés vers d’autres localités de la plaine de la Ruzizi, tels Bwegera, Luvungi, Sange et Uvira-centre.

En plus des opérations militaires en cours, les Luberizi et à Mutarule sont ruinées par des conflits autour du pouvoir coutumier. La même source explique que les Fuliiru majoritaires ne voudraient pas être dirigés par les Rundi minoritaires.

A Luberizi, certains membres de la communauté Barundi ont déclaré qu’ils ne pourraient pas vivre seuls sans les Fuliiru. Ils ont souhaité une forte sensibilisation pour rapprocher les deux communautés.

A Mutarule par contre, cinq familles de la communauté Fuliiru retournées depuis trois jours se disent choquées de retrouver leurs champs dévastés par les bêtes des éleveurs Barundi. Ces bêtes ont déraciné le manioc. Leurs maisons ont été également détruites.

La représentante adjointe du HCR au Burundi est retournée ce même vendredi à Bujumbura, après un échange avec les autorités territoriales d’Uvira.

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