Nord-Kivu : la Société civile dénonce des renforts rwandais et ougandais au M23

La Société civile du Nord-Kivu a invité dimanche 13 octobre le chef de l’Etat, Joseph Kabila, et le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, à déclarer l’état de siège dans les territoires de Rusthuru, Masisi et Nyiragongo, dans le Nord-Kivu. Dans un mémorandum adressé à ces autorités, Omar Kavota, vice-président et porte-parole de cette structure, affirme que plusieurs militaires rwandais et ougandais ont rejoint depuis deux jours les positions du M23 dans ces territoires. Il demande aux autorités congolaises de déclencher une offensive armée contre cette rébellion.

Selon Me Omar Kavota, neuf camions remplis de militaires rwandais et ougandais, avec des munitions, sont arrivés jusque dans les positions du M23.

«La population congolaise nous alerte de partout. C’est pourquoi nous avons attiré l’attention du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale sur le fait que, vendredi dernier, neuf camions plein de militaires rwandais et ougandais ont franchi en pleine journée la frontière de Bunagana, trainant un char de combat et plusieurs roquettes jusque dans les positions du M23 de Kahunga, de Rumangabo et de Kitshanga», a-t-il expliqué.

Omar Kavota ajoute qu’un bataillon de l’armée rwandaise, en provenance du district rwandais de Rwengeri, a traversé la frontière jusqu’à Tshanzu, dans les positions du M23.

«Nous voudrions que le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale considèrent que l’heure est grave», a-t-il insisté.

La Société civile du Nord-Kivu avait déjà accusé, il y a une dizaine de jour, la rébellion du M23 d’avoir facilité une infiltration rwandaise de la RDC en accueillant plusieurs familles rwandophones dans la partie du territoire de Rutshuru qu’elle occupe, dans le Nord-Kivu.

Dans un communiqué de presse publié samedi 5 octobre, la société civile du Nord-Kivu parlait d’au moins mille familles rwandaises arrivées par vagues depuis le 29 septembre par Bunagana, Kibaya et Chanzu.

Omar Kavota avait expliqué que le M23 soumettait les plus jeunes membres de ces familles à une formation militaire obligatoire Tshunzu, «laissant croire à une nouvelle stratégie du Rwanda dans la poursuite de sa guerre d’agression et d’occupation.

Le M23 parlait alors de familles congolaises refuguiées au Rwanda qui retournaient chez elles.

De son côté, le gouvernement congolais avait exigé des explications du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugié s et des autorités rwandaises sur cette arrivée massive de populations en provenance du Rwanda.

Quant au gouverneur du Nord-Kivu, il avait affirmé que «ces supposés réfugiés» étaient «des militaires venus renforcer les rangs du M23 pour les prochaines offensives».

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