La RDC ne va pas intégrer les ex-rebelles du M23 dans l’armée

Lambert Mende Omalanga, Ministre congolais de la Communication et des médias, lors d’une interview à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

« Le gouvernement n’accepte pas l’intégration des éléments de l’ex-rébellion du M23 au sein des FARDC, cela d’autant plus qu’une telle intégration, individuelle ou collective, ne fait pas partie des obligations qui lui incombent aux termes des pourparlers de Kampala ». Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, a fait cette déclaration jeudi 14 novembre à Kinshasa. La RDC attribue l’échec de la fin du dialogue de Kampala avec le M23 prévu lundi dernier à la médiation ougandaise.

Lambert Mende a indiqué que les structures appropriées de l’État congolais avec le soutien de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) se chargeront de la démobilisation et  de la réinsertion sociale des combattants du M23. Ce que demande par ailleurs le conseil de sécurité de l’ONU.

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Concernant la question de l’amnistie, Lambert Mende a annoncé que le gouvernement proposera bientôt au Parlement un projet de loi d’amnistie, pour faits de guerre et d’insurrection en faveur de tout membre du M23 qui s’engagerait « individuellement et par écrit » à ne plus prendre les armes. Il a expliqué que l’amnistie individuelle couvrira la période allant du 1er avril 2012 jusqu’à ce jour, excluant toute idée d’amnistie générale.

Selon lui, chaque candidat à l’amnistie devrait s’engager notamment « à s’abstenir de manière permanente de recourir aux armes, de participer à un mouvement insurrectionnel pour faire aboutir une quelconque revendication, et qui accepterait que toute violation de cet engagement rende automatiquement caduque l’Amnistie ainsi accordée et disqualifie l’auteur de la dite violation du bénéfice de toute amnistie ultérieure».

Le gouvernement s’est aussi engagé à œuvrer pour la mise en œuvre rapide des accords tripartites signés avec les pays voisins et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) au sujet du retour des réfugiés et des déplacés de guerre. Cette question figurait au nombre des revendications du M23.

Le M23 a été formé d’ex-rebelles du CNDP intégrés dans l’armée congolaise à la faveur d’un accord de paix signé en mars 2009. Ils se sont mutinés en avril 2012 au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC pour réclamer la pleine application de cet accord. Appuyée par la brigade offensive des casques bleus de la Monusco, l’armée congolaise a défait militaire le M23 fin octobre 2013. La communauté internationale insiste cependant sur la nécessité d’un accord politique qui garantirait, selon elle, la stabilité à long terme.

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