Signer un accord avec le M23 aurait été le «ressusciter», selon Lambert Mende

Lambert Mende, Ministre de l’Information, Communications et Médias lors d’une Conférence de Presse à Kinshasa, le 03/01/2012. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

«Le M23 est un groupe criminel, terroriste. Nous avons refusé qu’il s’asseye à la même table que notre délégation, ni face-à-face, ni côte-à-côte», a déclaré vendredi 13 décembre, à Kinshasa, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. Il expliquait pourquoi le gouvernement de la RDC et la rébellion du M23 ont signé la veille deux documents distincts pour conclure les pourparlers de Kampala. Pour lui, signer un accord avec le M23 aurait été «ressusciter» cette rébellion qui n’existe plus.

«Nous justifions ce caractère unilatéral par le fait qu’il ne fallait pas ressusciter une réminiscence aussi abominable que le M23. Le M23 n’a pas été quelque chose de positif dans l’histoire de notre pays», a expliqué Lambert Mende.

Lambert Mende explique en effet que le gouvernement congolais ne pouvait pas signer un accord avec un mouvement coupable de tuerie contre des civils congolais.

«Nous avons refusé que notre ministre appose sa signature sur le même feuillet qu’eux parce nous avons estimé avoir payé suffisamment en faisant tuer plus de 200 de nos gars pour résoudre ce problème-là. On ne peut pas, en signant avec eux un accord, donner une nouvelle existence à des gens qui nous ont tué autant de gens, qui ont sacrifié autant de pauvres civils inoffensifs, qui ont fait piller notre pays», a soutenu le porte-parole du gouvernement congolais.

Dans la déclaration qu’il a signée, le M23 s’est engagé à renoncer à la rébellion armée. Le mouvement rebelle a également signifié officiellement sa dissolution. Il avait déjà annoncé mettre fin à sa rébellion après sa défaite militaire face à l’armée congolaise.

De son côté, le gouvernement congolais a pris acte de la déclaration du M23. Dans un document séparé, il s’est engagé à son tour à mettre en œuvre le programme de démobilisation, désarmement et réinsertion sociale des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.

La signature de ces deux documents à Nairobi a mis fin à une année de discussions entre Kinshasa et le M23.  Après cette signature, les envoyés spéciaux de la communauté internationale ont encouragé les deux parties à mettre rapidement en œuvre les engagements auxquels ils ont souscrits.

Un mois plus tôt, Kinshasa et le M23 ne s’étaient pas mis d’accord pour conclure ces pourparlers. La dénomination du texte annonçant la conclusion des discussions les divisait. Kinshasa exigeait de signer une simple «déclaration» et non un «accord de paix».

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