Interdiction des 207: le transport en commun déjà perturbé à Kinshasa

Bus Mercedes 207 sur le boulevard du 30 juin le 3/7/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les Kinois éprouvent des difficultés pour se déplacer ce lundi 20 janvier. La situation est particulièrement pénible à l’Ouest de la ville. Les minibus, essentiellement les Mercedes 207, qui desservent le centre-ville ne sont pas visibles dans les arrêts. Les conducteurs de ces véhicules disent avoir peur des réprimandes des autorités policières. A partir du 21 janvier, ces bus ne pourront plus atteindre le centre d’affaires de Kinshasa, conformément à une mesure du tout nouveau chef de la police de Kinshasa.

Le commandant de la Police nationale congolaise (PNC) à Kinshasa, le général Célestin Kanyama a pris, mardi 14 janvier une série de mesures pour réglementer la circulation routière, notamment l’interdiction des Mercedes 207 de circuler au centre-ville. Ce lundi, les arrêts des bus, surtout dans la partie ouest de la ville, sont bondés des passagers alors que les minibus sont rares.

Au rond-point UPN par exemple, de longues files d’attente sont constatées. Des centaines de passagers alignés attendaient les bus aux arrêts les de bus de Transco, la société de Transport au Congo qui dispose d’un charroi de 200 bus opérationnels. La plupart des passagers de Kinshasa, métropole de plus de 9 millions d’habitants, voyagent dans les bus et taxis appartenant aux particuliers.

En l’absence des 207, les passagers de Matadi-Kibala, Cité Verte et Badiadingi ont été obligés de joindre l’UPN par les quelques rares taxis disponibles afin de trouver une correspondance de Transco pour le centre-ville.

Tout en saluant les mesures prises par l’autorité publique d’interdire les 207 au centre-ville, ces passagers déplorent le manque des mesures d’encadrement de cette décision. Certains passagers avouent même avoir attendu pendant plus d’heure les bus de Transco qui viennent à compte-gouttes.

« Avant de prendre la mesure, il fallait réfléchir. Il fallait prendre d’autres dispositions pour permettre à la population de se déplacer. La mesure est bonne, mais il fallait penser aux conséquences ! », explique un Kinois exaspéré.

A Kinsuka où les bus de Transco n’arrivent pas, certains habitants ont été obligés de marcher à pied jusqu’à Kintambo Magasins. Les bus de l’Hôtel de ville qui desservent cette ligne n’étaient pas en nombre suffisant pour transporter les habitants de ce coin jusqu’au centre-ville.

Les chauffeurs des minibus 207 qu’on voit à peine en circulation, affirment eux n’avoir pas sorti leurs véhicules ce matin par crainte de représailles policières.

Certains évoquent l’éventualité de ne pas sortir leurs véhicules ce mardi.

« Nous risquons de ne pas travailler demain pour voir comment les minibus Hiace et les bus de Transco sauront transporter toute la population de Kinshasa vers la ville », confie un conducteur de minibus 207.

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