Bukavu: 20 blessés après la dispersion du rassemblement de l’UNC, selon le gouverneur Chisambo

La place de l’indépendance à Bukavu peu avant les incidents entre la police et les militants de l’UNC de Vital Kamerhe, le 20 février 2014.

Vingt personnes dont 8 policiers ont été blessées jeudi 20 février dans la débandade qui a suivi la dispersion, par la police, d’un rassemblement de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe à la place de l’Indépendance à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu. C’est le bilan livré à Radio Okapi par le gouverneur de province, Marcellin Chisambo. Des militants de l’UNC et ceux du parti au pouvoir, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie(PPRD), se sont lancés des projectiles pratiquement toute la soirée. Marcellin Chisambo accuse l’UNC d’avoir planifié ces violences.

La débandade qui a suivi la dispersion par la police du rassemblement de la place de l’Indépendance a débouché sur un pillage et des casses des magasins et boutiques situés dans les environs.

Devant la permanence de l’UNC, sur l’avenue Hippodrome, deux groupes de gens se réclamant les uns de l’UNC et les autres du PPRD ont échangé des projectiles.

Plus tard dans la soirée, le leader de l’UNC, Vital Kamerhe, a sillonné l’artère principale de la ville de Bukavu pour «rassurer ses sympathisants sur son sort», a-t-il affirmé.

Au cours de la débandade place de l’Indépendance, il avait été emmené par les policiers.

Un coup planifié

Après ces incidents, le gouverneur du Sud-Kivu a regretté les dégâts matériels et humains survenus dans la capitale provinciale.

«Un, la permanence du PPRD, lapidée depuis la place Cogeco. C’est que les gens étaient préparés. De deux, ils ont même jeté un pneu brûlé afin de créer un incendie. Trois, ils ont mis le pneu brûlé à la place du feu route», a-t-il expliqué.

Marcellin Chisambo accuse les militants de l’UNC d’avoir planifié ces violences et promet de poursuivre les coupables.

«A votre avis, chacun a des pneus chez lui à la maison pour brûler à chaque occasion? Ils ont préparé leur coup depuis longtemps. Nous avons retenu des noms parce que nous ne sommes pas pour le désordre. Moi, je n’ai pas empêché la guerre de se faire dans cette ville pour que des gens viennent troubler l’ordre», a-t-il protesté.

Réagissant aux propos de Vital Kamerhe l’accusant d’être responsable, par « irresponsabilité », de ces débordements, le gouverneur Chisambo affirme que c’est grâce à la présence de la police que ces violences ont pu être contenues.

« Ma police l’a même protégé pour qu’il sorte d’où il était. Au lieu de m’appeler moi, il appelle la voix de l’Amérique. Il dit que j’ai mis beaucoup de policiers. Lui, il voulait une manifestation sans policiers. On est dans quel pays là», s’est emporté le gouverneur.

Plus tôt dans la journée, la police avait lancé des grenades lacrymogènes et tiré des coups de feu pour disperser un rassemblement de l’UNC à la place de l’Indépendance. Les militants de l’UNC conduisaient leur président, Vital Kamerhe, sur l’esplanade pour qu’il s’adresse au public alors que la place était interdite d’accès par le maire de la ville. Ce dernier avait annoncé dans un communiqué la relocalisation de l’événement au stade de la Concorde, dans la commune de Kadutu. Ce que les militants de l’UNC avait refusé, estime que cet espace est exigu pour eux.

Les policiers ont dispersé la foule en tirant en l’air et en larguant les gaz lacrymogènes.

Lire aussi sur radiookapi.net: