RDC: l’Asadho déplore les conditions carcérales des opposants

Une vue du bâtiment abritant la salle d’audience ce 23/06/2011 à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) déplore les conditions carcérales des opposants politiques et des femmes en RDC. Cette organisation citoyenne l’a dénoncé dans son rapport publié, le week-end dernier, à Kinshasa. Dans ce document, l’Asadho cite entre autres les cas du pasteur Kuthino Fernando, Eugène Diomi Ndongala et Eddy Kapend.

Condamné à 10 ans de servitude pénale principale, le chef spirituel de l’église Armée de Victoire n’a pas bénéficié de la grâce présidentielle accordée en septembre dernier à plusieurs prisonniers à travers le pays par le chef de l’Etat à la suite des concertations nationales.

Kuthino qui purge sa peine à la prison de Makala a été admis en août dernier au service des soins intensifs du centre hospitalier Nganda, Kinshasa, suite à un accident vasculaire cérébral.

Le responsable de l’église Armée de victoire avait été arrêté en mai 2006, puis condamné en octobre 2008 pour tentative d’assassinat sur le pasteur Ngalasi, chef de l’église La louange, une autre église de réveil de Kinshasa. Un jugement que ses avocats avaient jugé décevant. Pour eux, les preuves apportées par la Cour n’étaient pas rigoureuses.

Diomi Ndongala, président de la Démocratie chrétienne (DC), lui, est en prison depuis 2013. D’abord poursuivi pour une affaire de viol, il lui est également reproché la préparation d’un mouvement insurrectionnel au lendemain de la présidentielle de 2011.

Dans un communiqué de presse, l’Asadho avait exigé le respect du principe de la présomption d’innocence dans ce dossier:

«Nous croyons que si Monsieur Diomi Ndongala se présente devant la justice congolaise, sa condamnation est certaine. Le fait que le Procureur général de la République ait mis, de manière publique, les éléments d’accusation à la disposition de la presse, il a manifestement violé la loi de la République démocratique du Congo relative à l’instruction pénale et en même temps la présomption d’innocence.»

Cette ONG de défense des droits humains avait même invité le chef de l’Etat à s’impliquer dans l’affaire Diomi.

Eddy Kapend, est en prison depuis 2001 parce qu’accusé de complicité dans l’assassinat du président Laurent Désiré Kabila, tué en janvier 2001.

Dans son rapport, l’Asadho a regretté que les femmes, détenues dans les prisons de la RDC, ne bénéficient non plus d’aucun traitement de faveur et elle est revenue sur le cas de Tuite Nelly.

C’est la seule femme condamnée dans l’affaire de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila. Elle avait écopé de 20 ans de servitude pénale en 2001 mais pendant 2 ans, de 2001 à 2003, elle est restée détenue dans le même pavillon que les hommes à la Prison de Makala avec notamment pour conséquence des nombreuses atteintes à son intimité.

Ce rapport de l’Asadho a également déploré le mauvais état des prisons congolaises.

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