Le Mouvement de libération du Congo (MLC) dénonce «des manœuvres dilatoires du gouvernement» quant à la mise en œuvre de la loi d’amnistie, promulguée le mardi 11 février dernier. Selon le secrétaire général adjoint chargé de la coordination des fédérations de ce parti de l’opposition, Me Alexis Lenga wa Lenga, le gouvernement congolais a mis tout en œuvre pour que certains bénéficiaires soient mis hors délai, a-t-il expliqué dimanche 16 mars à Kinshasa.
«Une des dispositions de cette amnistie dit que les bénéficiaires doivent se manifester dans six mois. Et nous avons appris déjà du côté du gouvernement que celui-ci s’arrange à prendre contact avec les pays voisins, je cite le Rwanda et l’Ouganda, pour connaître ceux qui doivent bénéficier de cette amnistie», a fait savoir Me Alexis Lenga wa Lenga dans une déclaration faite devant la base du MLC Mont Amba.
Une partie des ex-rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), qui devraient bénéficier de cette loi d’amnistie, ont été en effet signalés notamment en Ouganda depuis la défaite militaire de leur mouvement en novembre 2013.
Le MLC trouve que la démarche amorcée par Kinshasa ne permettra pas à toute personne éligible à l’amnistie d’en bénéficier.
«Je pense que le même devoir devrait se faire sur le plan national. Ça doit se faire aussi pour tous les Congolais, qui sont à l’étranger, en Europe, en exil […] et ceux qui sont présents ici, pour que les six mois ne puissent pas s’écouler», a estimé Alexis Lenga wa Lenga.
Pour lui, les autorités congolaises devraient suffisamment vulgariser cette loi. Tous les bénéficiaires devraient savoir que « c’est à tel ministère, c’est à tel endroit que les gens doivent se manifester. Et c’est important de sensibiliser aussi la population par rapport à cela», selon ce cadre du parti de Jean-Pierre Bemba.
La loi de l’amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques, voté par le Parlement le 4 février, a été promulguée le mardi 11 février dernier par le chef de l’Etat Joseph Kabila. Elle indique que toute personne, auteure, co-auteure ou complice des faits infractionnels commis sur le territoire de la RDC au cours de la période allant du 1er juillet 2003 au 20 décembre 2013, est éligible à l’amnistie.
Sa promulgation est l’un des engagements que le gouvernement avait pris lors de la signature de la déclaration marquant la fin des pourparlers de Kampala avec les rebelles du M23.
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