Nord-Kivu: la présence des miliciens paralyse les activités à Iyana

Un milicien dans l’Est de la RDC.

La présence des combattants de Nduma Defense of Congo (NDC) du chef milicien Ntabo Ntaberi Cheka paralyse les activités sociales et économiques depuis quelques mois dans le groupement d’Iyana, en territoire de Walikale (Nord-Kivu). Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, l’a affirmé, lundi 28 avril à Goma, au retour d’une mission avec des représentants de la Monusco à Binyampuli, une localité de ce groupement située à environ 70 km au Sud de Walikale-Centre.

Dans le groupement d’Iyana, il n’y a pas de boutiques, ni de magasins qui ouvrent, a déclaré le gouverneur citant les chefs locaux rencontrés le week-end à Bunyampuli.

Toutes les structures sanitaires de la région seraient également fermées, exposant les populations aux maladies comme la diarrhée, le paludisme et les infections respiratoires aigües.

Les différents partenaires humanitaires qui travaillaient dans les différents projets dans ce secteur se sont désengagés de la région suite aux exactions des miliciens de Sheka, a indiqué Julien Paluku.

Du fait de l’activisme de ce groupe armé, plusieurs écoles ont fermé leurs portes. Celles qui sont encore fonctionnelles sont désertées par les élèves et manquent de manuels scolaires.

Le groupement a perdu une partie de sa population qui a trouvé refuge autour de la base de la Monusco à Bunyampuli.

Les chefs coutumiers, pris à partie par le chef milicien Sheka, plaident pour une assistance médicale urgente en faveur des populations.

Les hommes fidèles à Sheka continuent d’exiger à chaque famille de payer une taxe de 1 000 francs congolais (1, 7 dollar américain) par semaine.

Le gouverneur du Nord-Kivu a promis que cette situation allait être débattue au cours d’un conseil du gouvernement provincial à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Deux jours avant de faire cette annonce, Julien Paluku avait discuté avec le chef milicien Sheka et l’avait appelé à déposer les armes et à adhérer au processus de paix dans la province.

L’unique option du chef milicien Sheka «d’échapper à la puissance de feu des Forces armées de la RDC (FARDC) est de se rendre», avait-il affirmé.

«A l’heure qu’il est, il n’est plus question d’examiner le cahier des charges des groupes armés. Le gouvernement a pris l’option militaire de traquer tous ceux qui sont réfractaires au processus d’intégration ou de démobilisation», avait souligné Julien Paluku.

Il y a quelques mois, le chef milicien avait affirmé être prêt à abandonner la lutte armée à condition que sa milice soit amnistiée et intégrée au sein de l’armée ou de la police nationale congolaise.

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