Kinshasa et Brazzaville promettent de meilleures conditions aux Congolais en attente d’expulsion

Des ressortissants de la RDC expulsés du Congo-Brazzaville sont regroupés au stade Cardinal Malula ex-24 novembre en attendant leur retour dans leurs provinces d’origines. Le 7/05/2014 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le gouverneur de la ville de Kinshasa et le maire de Brazzaville ont annoncé mercredi 7 mai des mesures pour améliorer les conditions d’hébergement et de rapatriement des ressortissants de la RDC regroupés dans le centre de transit à Brazzaville avant leur expulsion à Kinshasa. André Kimbuta et Hugues Ngouelondele tenu à ce sujet une assemblée générale extraordinaire dans la capitale du Congo après leur rencontre de la semaine dernière à Kinshasa.

Les autorités urbaines de deux villes concernées ont notamment convenu d’augmenter les rotations des bateaux qui rapatrient les Congolais de RDC expulsés de Brazzaville pour réduire le délai d’attente dans les sites de transit.

« Nous avons organisé un site de transit décent au beach de Brazzaville pour accueillir  les populations en partance. C’est l’ancien hôtel Cosmos qui a été identifié pour cela. L’idée c’est en fait de mettre ces personnes frappées par la mesure d’expulsion à l’abri du soleil, de la pluie», a déclaré le gouverneur de Kinshasa.

Les deux maires ont aussi décidé de sensibiliser les médias de deux pays pour qu’ils évitent de se livrer à une escalade verbale qui risque de faire monter la tension entre les deux pays.

Cette rencontre est la deuxième depuis le début des expulsions des Congolais de Brazzaville.

Le 28 avril dernier, le maire de Brazzaville avait reconnu à Kinshasa « des dérapages » pendant ces expulsions et avait présenté des excuses aux Kinois.

« Il n’était pas correct de ramener nos frères à la frontière dans des conditions qui ne sont pas prévues par la loi ou les textes. Je profite aussi pour dire à tous nos frères refoulés de Brazzaville dans des conditions difficiles que le maire de Brazzaville, et au nom des tous les habitants de Brazzaville, compatit avec eux et dit solennellement que les choses ne se referont plus comme cela », avait-il fait savoir.

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Assistance d’urgence de l’OIM

Le Bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Kinshasa a soumis au siège de cette organisation un projet d’assistance d’urgence en faveur de ces expulsés. Florian Morier, chargé de projet de l’OIM, a estimé mercredi que cette assistance pourrait permettre de répondre à certains besoins au centre de transit à Kinshasa où ces expulsés sont regroupés. Au nombre de  ces besoins prioritaires: la nourriture, les soins médicaux et l’enregistrement.

« Nous avons constaté des besoins en termes d’enregistrement. C’est très difficile d’enregistrer 5 000 personnes qui arrivent chaque jour. Des personnes qui arrivent souvent sans papiers. Nous aimerions aider la DGM [Direction générale des migrations, NDRL] dans ce sens. Nous voyons également des besoins en termes de santé d’urgence. C’est-à-dire des gens qui arrivent et qui doivent directement être acheminés à l’hôpital au lieu de passer par le centre de transit », a expliqué Florian Morier qui a prévenu que l’enveloppe sera « assez mince », sans plus de détails.

Le chargé de projet de l’OIM a ajouté que l’OIM espérait également trouver des tentes et des bâches notamment pour les expulsés qui attendent de rentrer dans leurs provinces d’origine.

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