RDC: Joseph Mukungubila demande une enquête sur les attaques du 30 décembre

(Avant-plan, 2e en partant de la droite), le général François Olenga, chef d’état-major de l’armée de terre conduisant des officiers supérieurs des FARDC à la RTNC attaquée le 30/12/2013 par des jeunes gens munis d’armes blanches. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le pasteur Joseph Mukungubila, présumé instigateur des attaques du 30 décembre dans trois villes de la RDC sollicite « une enquête sérieuse et indépendante » pour établir les auteurs des crimes et graves violations des droits de l’homme ce jour là et les jours qui ont suivi. Lors d’un point de presse organisé jeudi 22 mai à Johannesburg (Afrique du Sud), il affirme être la cible de Kinshasa après la publication de ces deux lettres ouvertes en décembre dernier, mettant en cause le président congolais Joseph Kabila.

« Je demande à la communauté internationale de se pencher sur cette affaire et de mener une enquête véritable », a-t-il déclaré.

Un groupe de jeunes ont simultanément attaqué le 30 décembre 2013 la télévision nationale (RTNC), l’Etat-major général et l’aéroport de N’djili à Kinshasa. Au même moment, d’autres attaques étaient signalées à Lubumbashi (Katanga) et Kindu (Maniema). Le gouvernement de la RDC accuse les adeptes de Joseph Mukungubila d’être à la base de cette situation.

Selon la version de Joseph Mukungubila, ses adeptes n’avaient pas attaqué ces villes. Ils avaient plutôt protesté contre le bombardement de sa résidence à Lubumbashi.

« L’armée est venue bombarder ma résidence à Lubumbashi. La nouvelle de ce bombardement dont j’ai échappé mais qui m’a obligé à fuir avec ma famille, a entraîné une manifestation de colère, pas une attaque de mes adeptes », a-t-il expliqué.

Officiellement, cent trois personnes avaient été tuées après l’intervention de l’armée. Mais la Ligue des électeurs parle de plus de deux cent cinquante adeptes de Mukungubila décédés.

Ce que le pasteur Mukungubila appelle carnage de la part des autorités de Kinshasa.

« Les gens ont manifesté leur colère. Ils y sont allés à mains nues. Il n’y avait qu’à les neutraliser, tout simplement », a-t-il soutenu, tout en dénonçant une traque meurtrière et impitoyable contre ses adeptes « hommes, femmes et enfants confondus ».

« Je suis un Kabila »

Au cours de son point de presse, il est aussi revenu sur sa généalogie, insistant qu’il est un « un vrai Congolais et un Kabila par sa mère ».

« Je n’ai pas peur d’être extradé car je suis entre les mains de l’Afrique du Sud qui est un Etat de droit », a souligné Joseph Mukungubila, déclarant avoir « totale confiance que l’asile lui sera accordé ».

Kinshasa continue de réclamer l’extradition du pasteur Mukungubila qui a été arrêté jeudi 15 mai à Johannesburg. Il a été relâché sous caution quelques heures plus tard.

Kinshasa a émis un mandat d’arrêt à Interpol contre lui pour meurtre, agression intentionnelle avec circonstances aggravantes, destruction volontaire, détention arbitraire et illégale.

Joseph Mukungubila devra encore se présenter devant le juge le 15 juillet prochain.

(Avec l’AFP).

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