Des expulsés de Brazzaville réclament toujours de rentrer dans leurs milieux d’origine

Les expulsés de Brazzaville dans leur nouveau site d’accueil aménagé à Maluku dans la périphérie est de Kinshasa, le 15 mai 2014. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Transférés depuis plus d’un mois dans le site de transit de Maluku, dans la périphérie Ouest de Kinshasa, plus de 3000 expulsés de Brazzaville désirent rentrer dans leurs milieux d’origine en RDC. Depuis la dernière vague de vingt six ressortissants du Bandundu qui avaient quitté le site, il y a trois semaines, plus aucun mouvement de départ n’est signalé. Sur place, les personnes hébergées restent vulnérables malgré l’effort des autorités qui leur ont octroyé un site assaini.

«Nous avons envie de voyager par avion pour Lubumbashi, nous souffrons de faim, de froid, nous voulons quitter cet endroit. Par excès de souci, nous risquons de faire des AVC (NDLR : accident vasculaire cérébral) et mourir. Que l’Etat trouve une solution pour qu’on quitte ici. Nous ne pouvons pas continuer à souffrir chez nous comme là-bas», s’est plaint un occupant du site de transit de Maluku.

Dr Blaise Nganga de l’ONG Afrique, indique de son côté malgré les efforts d’assainissement du site, les mouches envahissent cet espace parce que ses occupants défèquent ou déversent leurs matières fécales dans la brousse environnante.

«Ce qui est vrai aussi malgré qu’il y a maintenant des sanitaires qui sont quand même bien, les gens ont tendance toujours à aller vider leurs matières fécales dans les petites brousses qui sont tout autour. Et là ça va toujours favoriser la prolifération des mouches», a-t-il déploré.

Préparé par le gouvernement pour accueillir temporairement les expulsés de Brazzaville, le site de Maluku prend petit à petit les allures d’une nouvelle cité.

Début juin, l’Association de santé familiale (ASF) avait distribué plus de 2 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide et des purifiants d’eau grâce l’appui financier d’une banque de la place (citez le nom de la Banque. Ce ne serait pas de la pub mais de l’info).

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Selon l’administrateur d’ASF, Nestor Akibayar, cette action vise notamment à protéger ces expulsés du paludisme et des maladies d’origine hydrique durant leur séjour sur ce site.

Des milliers de Congolais ont été expulsés de Brazzaville au cours de l’opération «Mbata ya Bakolo», [gifle des aînés, en français] lancée en avril dernier par les autorités de Brazzaville pour expulser les ressortissants de la RDC vivant en situation irrégulière dans ce pays. Selon de nombreux témoins, cette opération a connu des dérapages.

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