Bunia : 40 prisonniers décédés en un an suite à des mauvaises conditions de détention

Des inscriptions sur le mur intérieur de la prison de Lodja, lors d’une visite des quelques responsables des agences des Nations unies le 18/1/2003. Ph- Don John

Quarante détenus ont trouvé la mort de 2013 à 2014 dans la prison centrale de Bunia, en Ituri (Province Orientale), victimes de mauvaises conditions de détention. Selon Me Nicolas Lodjiringa de l’ONG Pax Dei, cette maison carcérale prévue pour 220 détenus en accueille plus d’un millier. Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 27 juin à Bunia, il a invité le gouvernement à prendre ses responsabilités pour désengorger cette prison.

Outre cette promiscuité, Nicolas Lodjiringa dénonce aussi la maltraitance des prisonniers ainsi que la violation de leurs droits.

«Les militaires et policiers qui sont à l’intérieur demandent de l’argent. Tant que le détenu n’a pas encore donné 20 ou 30 dollars – ils appellent cela le droit de la prison- on vous amène dans les toilettes pour vous faire respirer les excréments, vous les faire enlever avec les mains», a-t-il affirmé.

Pour Me Lodjiringa, cette maison carcérale est un véritable mouroir.

«J’ai été dernièrement à la prison. L’espace est très réduit pour respirer. C’est un mouroir cette prison», a-t-il dénoncé.

L’ONG Pax Dei propose de transférer certains détenus de cette prison, notamment les militaires et policiers, vers celle d’Osio, à une vingtaine de kilomètres de Kisangani, de manière à la désengorger, en attendant une solution définitive.

«Qu’on les transfère dans d’autres prisons, car, en tout cas, ils sont entrain de mourir», a-t-il insisté.

Pour sa part, le directeur de la prison centrale de Bunia a reconnu les conditions précaires dans lesquelles vivent ces détenus. Il affirme avoir reçu de multiples promesses pour les améliorer, mais que celles-ci ne se sont pas encore réalisées.

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