Au lendemain de la publication du rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) sur l’opération Likofi, le gouvernement congolais se dit déçu du caractère « partial et partisan » de ce document. Au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 16 octobre à Kinshasa, le ministre congolais de l’Intérieur et Sécurité, Richard Muyej, a regretté que les auteurs de ce rapport n’aient pas tenu compte des observations faites par son gouvernement.
Dans son rapport, le BCNUDH indique avoir recensé 9 exécutions sommaires et 32 disparitions forcées au cours de l’opération « Likofi » (Coup de poing, en lingala) menée par la police entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014 contre le banditisme à Kinshasa. Selon ce rapport, ces exécutions sommaires et disparitions forcées ont été commises par des agents de la police nationale congolaise.
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« Il nous revient de constater avec amertume que le présent rapport, sous examen, a été mené de manière partiale et partisane, avec l’intention manifeste de discréditer la PNC [Police nationale congolaise], de démoraliser ses agents et de déstabiliser les institutions de la République », a déclaré Richard Muyej.
Le ministre de l’Intérieur a reconnu que le bureau conjoint des Droits de l’homme lui avait soumis une mouture du rapport avant sa publication. Mais il se dit surpris de constater que le BCNUDH n’a pas tenu compte de ses observations.
« Le Bureau conjoint nous avait saisis en date du 2 juin 2014, en nous soumettant la première mouture de son rapport sur l’opération Likofi. Nous y avions répondu en date du 5 septembre 2014. Quelle n’est pas notre surprise de constater aujourd’hui que le Bureau conjoint n’ai tenu aucun compte des observations que nous leur avions dûment versées et qu’il se soit tenu à sa version des faits, une version largement contredite par les faits eux-mêmes », a affirmé Richard Muyej.
Le ministre dit douter de la bonne foi de Scott Campbell, directeur du bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme, « qui s’illustre dans des actes visant à mettre des bâtons dans les roues de notre équipe commune avec la Monusco, et qui chercherait à nous mettre en porte-à-faux avec notre population et notre police ».
Au sujet de Scott Campbell, le gouvernement congolais estime qu’il a rempli les conditions pour être déclarée persona non grata. Il demande au secrétaire général des Nations unies de « le retirer » de la RDC.
De son côté, la Monusco dit prendre note de la déclaration du ministre de l’Intérieur. Mais elle ne donne pas de réaction officielle, indiquant n’avoir pas encore reçu une lettre officielle du gouvernement congolais.
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