Beni: un officier FARDC accusé d'avoir perçu 27 000 USD des ADF pour tuer Mamadou Ndala

Le véhicule 4X4 qui transportait le colonel Mamadou Ndala en plein feu non loin de l’aéroport de Beni, le 2 janvier 2014.

De nouveaux témoignages d’un officier  rebelle des ADF chargent encore quelques officiers des FARDC, qui seraient complices de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala le 2 janvier dernier. Au cours de l’audience du lundi 3 novembre, ce chef rebelle ougandais a dévoilé devant la cour opérationnelle militaire le plan meurtrier monté contre le colonel Mamadou, accusant un officier FARDC accusé d’avoir perçu 27 000 USD des ADF pour éliminer l’ex-commandant du 42e bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide.

De nouvelles révélations  faites  au cours de l’audience de lundi par un des  présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane  Masika; c’était  au tour lundi du lieutenant-colonel Nzanzu Birocho de se confronter  à cette réalité.

Devant la cour, l’officier rebelle ADF dont le visage a été masqué et l’identité non révélée, a chargé ce haut officier FARDC. Le lieutenant colonel Nzanzu Birosho a reçu, d’après lui, du haut commandement des rebelles ADF, une somme de 27 000 dollars américains, pour  planifier  un coup meurtrier contre les responsables de l’opération militaire Sokola 1.

Ce chef rebelle a aussi précisé que l’épouse du colonel Nzanzu collaborait aussi avec les rebelles dans des transactions commerciales et rapportait des informations cruciales concernant les mouvements du colonel Mamadou.

Dans la cadre de ce procès, la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait déjà auditionné et confronté des prévenus et certains témoins mardi 14 octobre sur le trafic frauduleux du carburant auquel seraient impliqués des officiers militaires au Nord-Kivu.

Selon le ministère public, certains officiers FARDC, dont Mamadou Ndala, étaient impliqués dans une opération de fraude de carburant avant l’assassinat de l’ancien commandant du 42e bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide.  La cour cherchait ainsi à comprendre  s’il y avait un conflit entre ces  officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort.

Une récompense avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, a souligné le chef rebelle ougandais, sans autres précisions. L’officier Nzanzu  a, quant à lui, clamé son innocence devant la cour, parlant d’un «pur montage» contre sa personne.

D’autres prévenus doivent comparaître au cours de l’audience de ce mardi.

Lire aussi sur radiookapi.net: