Deux cents suspects dont des rebelles ougandais de l’ADF ont été arrêtés depuis les récentes attaques de Beni au Nord-Kivu. Le porte-parole intérimaire de la Monusco, Charles Antoine Bambara l’a annoncé mercredi 5 novembre au cours de la conférence hebdomadaire des Nations-unies. Il a précisé que cette opération a été réalisée grâce « à la stratégie opérationnelle de lutte contre l’insécurité à Beni » mise en place conjointement par la Police de la Mission onusienne et la Police nationale congolaise (PNC).
« La police de la Monusco a mis en place conjointement avec la Police nationale congolaise une stratégie opérationnelle de lutte contre l’insécurité à Beni qui a permis à l’arrestation de deux cents suspects dont des membres du groupe armé ADF, et la saisie des armes et des minutions de guerre, des bombes, des radios Motorola et de nombreux effets militaires », a affirmé Charles-Antoine Bambara.
Il a ajouté que la Monusco, par l’intermédiaire de la police de Nations-unies a apporté un soutien logistique et a pris en charge le fonctionnement de deux numéros verts pour améliorer les interventions au profit des populations en danger.
Charles-Antoine Bambara a indiqué qu’en collaboration avec la population, la police de la Monusco va renforcer son soutien à la PNC dans l’organisation des activités des préventions.
« Pour faciliter les interactions avec la population et renforcer le soutien opérationnel à la PNC, la Police de la Monusco envisage de déployer un détachement d’unité de la police constituée à partir de Goma. La Police de la Monusco en collaboration avec la population va renforcer son soutien à la PNC dans l’organisation des activités de prévention », a poursuivi le porte-parole intérimaire de la Monusco.
Des centaines de civils ont été tués au mois depuis le mois d’octobre dernier à Beni. Ces attaques ont été attribuées aux rebelles ougandais des ADF.
La Nouvelle société civile préoccupée
La nouvelle société civile congolaise (NSCC) se dit profondément préoccupée par la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu. Au cours d’une conférence de presse organisée mercredi 5 novembre à Kinshasa, elle demande au gouvernement de la RDC de « prendre toutes les dispositions pratiques, toute affaire cessante, pour mettre fin à l’insécurité grandissante dans le territoire de Beni d’ici fin décembre ».
La NSCC se dit inquiète du massacre de plus d’une centaine de congolais par les rebelles de l’ADF sans compter le viol des femmes et l’incendie des maisons dans le territoire de Beni:
« Le bilan depuis le mois d’octobre jusqu’à ce jour est très lourd. Une centaine de nos compatriotes innocents ont été tués par les terroristes de l’ADF. Les femmes sont violes, les personnes sont décapitées et les cases sont brûlées ».
Pour le coordonnateur national de la NSCC, Jonas Tshombela, le gouvernement devrait notamment repenser la chaine de commandement du secteur opérationnel dans le territoire de Beni et d’initier l’enquête sur les massacres des civiles.
« Où serait passé la Cour pénale internationale, les parlementaires congolais ? que disent les ministres de l’Intérieur et celui de a Défense nationale ? Les services de sécurité et celui de renseignement ? Toutes ces questions commencent à nous inquiéter », s’est interrogé Jonas Tshiombela.
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