Plus de trois cents travailleurs de l’hôpital général de référence de Panzi ont fait un sit in mercredi 31 décembre à Bukavu devant le bureau de la Direction générale provinciale des impôts (DGI). Ils revendiquaient la confiscation 43 millions de francs congolais (près de 46 740 dollars américains) appartenant à cet hôpital public, dirigé par le gynécologue Denis Mukwege qui traite les femmes victimes des violences sexuelles. La DGI dit avoir procédé légalement à un recouvrement forcé de l’impôt professionnel sur la rémunération que cet hôpital doit au trésor public.
Ce sit in des travailleurs de l’hôpital de Panzi intervient après avoir appris que la BCDC a soutiré 43 millions de francs congolais dans le compte de l’hôpital général de Panzi en créditant le compte du trésor public.
Docteur Grace Muhima de l’hôpital de Panzi, en pleine manifestation, crie au non-respect de l’équité fiscale:
«Le personnel se retrouve privé de son salaire ce mois de décembre. Nous sommes asphyxiés, parce nous n’avons plus de fonds pour l’approvisionnement en médicaments et la restauration de nos malades. L’hôpital général de référence de Panzi se retrouve être l’unique hôpital qui est imposé [de la sorte]. Et donc, nous réclamons cette équité fiscale à la DGI. Nous demandons également de pouvoir s’impliquer …»
Contacté par Radio Okapi, un des responsables de la DGI affirme que ces 43 millions de francs constituent la part des impôts que les agents de l’hôpital de Panzi devaient à l’Etat congolais en 2012. Cet impôt devait être déclaré et payé par l’employeur de cet hôpital à la DGI. Ce qui n’a pas été fait, selon les mêmes sources, d’où la mise en œuvre de la procédure de recouvrement forcé.
Les mêmes responsables précisent qu’il y a une autre taxation de 600 millions de francs qui concerne l’exercice 2013-2014 (652 174 USD), que l’hôpital de Panzi doit à l’Etat congolais et qui devraient être perçus conformément à la loi.
Par solidarité, selon des témoins, les agents de la Fondation Panzi, installée dans la même structure médicale, étaient aussi parmi les manifestants. Cette organisation, créée par le docteur Mukwege, traite gratuitement les femmes qui souffrent de fistules.
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