Kinshasa: des ONG dénoncent «l’enlèvement» de Christopher Ngoyi par des militaires

Place Victoire à Kinshasa

Au cours d’une conférence de presse tenue samedi 24 janvier au siège de La Voix des Sans Voix (VSV), plusieurs ONGDH ont exigé la libération immédiate de Christopher Ngoyi Mutamba, président de la Synergie Congo culture et développement et coordonnateur de la plate-forme Société civile de la RDC. Selon des témoins, ce dernier a été enlevé, il y a trois jours, à la terrasse d’un hôtel du quartier Victoire (Kinshasa) par des militaires.

Christopher Ngoyi était, en compagnie de ses collègues défenseurs des droits de l’homme, en train de partager un verre à la terrasse, lorsque des militaires en civils l’ont appréhendé le 21 janvier à 19 heures locales, rapportent ses amis.

Me Jean-Claude Katende de l’Asadho exige sa libération:

«Nous ne savons pas où se serait notre ami Christopher. Nous ne savons pas le service qui le détient. Et nous n’avons aucun contact avec lui. Ce que les défenseurs des droits de l’homme demandent aux services qui détiennent notre collègue, c’est de le libérer sans condition. Nous demandons l’ouverture d’une enquête indépendante pour déterminer les circonstances de son enlèvement.»

Un des membres de la famille biologique de Ngoyi Mutamba parle d’une perquisition effectuée à son domicile, après son enlèvement, par certains militaires munis d’un mandat de l’auditorat militaire:

«Notre inquiétude est à son paroxysme. Comme cela ne suffisait. La même équipe s’est présentée le lendemain à 5 heures du matin à son domicile – j’y étais présent – pour procéder à une perquisition, à l’issue de laquelle ils ont emporté quelques documents de travail.»

Cette conférence a été placée sous le thème: «La démocratie en péril en RDC avec des répressions violentes et sanglantes des manifestations pacifiques».

Les organisateurs ont exigé la libération de Ngoyi Mutamba, craignant qu’il ne subisse le sort de feux Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. L’ex-directeur exécutif de la VSV et son chauffeur avaient été assassinés en juin 2010 à Kinshasa, après un rendez-vous avec le patron de la police nationale congolais d’alors.

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