Plus de 2 800 réfugiés burundais ont été déjà enregistrés, à la date du vendredi 24 avril, par la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) dans les territoires d’Uvira et de Fizi au Sud-Kivu. Ces réfugiés, qui traversent sporadiquement en masse depuis fin mars dernier, disent avoir fui «l’enrôlement forcé dans la milice du pouvoir» au Burundi voisin. Les services congolais aux frontières s’attèlent à leur enregistrement.
Le conseil territorial de sécurité d’Uvira s’est réuni lundi matin pour dégager un plan de contingence sur cet afflux de sujets burundais, qui traversent la frontière congolaise. Il a été recommandé aux services de sécurité (la migration, la police et autres) à procéder à leur enregistrement aux frontières.
D’après ces services de l’Etat, ce sont en majorité les jeunes gens, les femmes et les enfants qui se déplacent avec bagages en mains.
Selon l’assistant aux opérations de rapatriement à la Commission nationale pour les réfugiés/Uvira, Frederik Salumu, jusqu’à vendredi passé, plus de 2 800 Burundais ont été enregistrés.
Certains, munis des documents migratoires et provenant des provinces burundaises de Bubanza et de Cibitoke, sont localisés dans la plaine de la Ruzizi. D’autres en provenance de Makamba, Bururi et Nyanza Lacs traversent le lac Tanganyika par pirogue pour rejoindre le territoire congolais de Fizi.
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La même source affirme que ces Burundais disent fuir l’insécurité en prévision de l’élection présidentielle dans leur pays ainsi que l’enrôlement forcé dans une milice du pouvoir en place.
Après cette opération de pré-enregistrement, d’autres mesures pourraient être envisagées par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et le gouvernement congolais, a rassuré Frederik Salumu.
Tensions à Bujumbura
Et pour ce qui est de la situation sur place au Burundi, des heurts opposent les manifestants et forces de l’ordre à Bujumbura depuis l’annonce samedi de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel. Deux nombreux manifestants ont été tués dimanche.
Et malgré l’interdiction de manifester décrétée par le pouvoir, les opposants à cette candidature sont de nouveau descendus dans la rue ce lundi. Et selon RFI, Pierre
Claver Mbonimpa, militant de la société civil, qui avait appelé à manifester, a été arrêté ce lundi matin. Dimanche, ce sont 200 personnes qui ont été arrêtées. L’armée est déployée dans les quartiers de Bujumbura depuis la nuit de dimanche à ce lundi, mais ne participe pas aux actions anti-émeute.
La Radio publique africaine (RPA) n’émet plus à Bujumbura. Le signal de la principale radio privée au Burundi a été coupé à la mi-journée par les autorités.