RDC: plaidoyer pour la résolution du conflit entre bantous et pygmées dans le Tanganyika

Une exhibition de danse par un groupe folklorique des pygmées durant la célébration de la journée internationale des autochtones, le 09/08/2011 à Kinshasa . Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La société civile de Tanganyika déplore les menaces d’une milice bantoue dénommée «Eléments» contre les populations autochtones et les casques bleus de la Monusco à Nyunzu (Katanga). Dans une déclaration faite mardi 5 mai à Radio Okapi, le porte-parole de cette structure, Modeste Kabazi, appelle les autorités provinciales et nationales à rétablir la paix dans cette région.

Au regard de conflits intercommunautaires dans la Nord du Katanga, Modeste Kabazi, redoute un génocide:

«Nous, ce que l’on voudrait, c’est l’implication totale des autorités ayant en charge la sécurité dans notre pays. En fait, cette situation-ci, elle risque d’avoir des ampleurs que demain, on pourra dire un génocide. C’est maintenant, et maintenant seulement qu’il faut faire quelque chose afin que les peuples soient sécurisés, donc les deux communautés vivent comme dans les anciens temps.»

Une vive tension règne depuis une semaine dans la localité de Nyunzu. Après l’attaque et l’incendie du camp des déplacés Vumiliya 1, la milice bantoue «Eléments», qui s’oppose aux populations pygmées, y commet de nombreuses actions.

Lundi dernier, une centaine de miliciens munis d’armes traditionnelles ont même encerclé la base du sous-détachement des casques bleus béninois, en scandant des slogans hostiles à la Monusco.

Devant cette tension, qui ne baisse pas, la société civile du Tanganyika déplore les menaces contre la population et les soldats de la paix. Elle appelle les autorités à s’impliquer dans le rétablissement de la sécurité.

«A Nyunzu, je pense que la société civile est mieux placée pour pouvoir donner l’information nécessaire, pour qu’on puisse agir en conséquence. Notre démarche aujourd’hui, donc la demande explicite aux autorités de pouvoir s’impliquer définitivement», a ajouté le porte-parole de la société civile du Tanganyika.
Modeste Kabazi invite les autorités de la RDC à ne pas « négliger toutes les informations qui leur parviennent.»

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