Ituri: militaires et gardes de parc accusés d'exploiter de l'or dans la réserve d'Epulu

Okapi avec sa langue en captivité dans la réserve de faune à Okapi, 2005.

La société civile de Bandegaido dans le territoire de Mambasa (Province Orientale dénonce l’exploitation illicite de l’or par les gardes de parc et les FARDC dans la réserve de faune à Okapi (RFO). Ces éléments utilisent les creuseurs qui travaillent pour leur compte dans différents foyers miniers situés dans la réserve, selon la même source. Les autorités militaires des FARDC et les cadres de l’Institut congolais de conservation de la nature (ICCN), n’ont ni confirmé ou infirmé ces accusations.

Certains jeunes continuent à occuper les foyers miniers notamment de Muchacha dans la RFO, où ils exploitent de l’or pour le compte des militaires et des gardes de parc, a affirmé le président de la société civile de Bandegaido, Celestin Masudi.

«Les orpailleurs sont en train d’être utilisés par les FARDC et les gardes de parc, qui sont à Epulu, pour leur compte», a-t-il déclaré. Cette pratique, selon lui, se fait en violation de la mesure du gouverneur de la Province Orientale de déguerpissement de toute la population dans cette zone.

Le directeur en charge de l’audit scientifique et technique de l’ICCN, Benoit Kisuki, a promis de sanctions sévères contre tout garde du parc qui encouragerait l’exploitation de l’or dans la réserve. Il a demandé à la population de dénoncer tous les suspects.

S’il y a un garde de parc qui coalise avec certains miniers qui veulent rentrer dans la réserve et continuer cette exploitation, a-t-il prévenu – «lorsqu’on va mettre la main sur lui, il sera révoqué, sans rien à faire.»

De leur côté, les autorités militaires ont promis de vérifier ces allégations. Célestin Masudi membre de la société civile indique pour sa part que des milliers d’habitants qui ont été chassés de la réserve peuvent constituer une source d’insécurité dans la zone. Elle demande aux autorités de créer une zone minière pour occuper ces gens.

«Nous craignons encore même l’insécurité dans la territoire de Mambasa. Ces creuseurs, parce qu’ils n’ont pas d’emploi, peuvent devenir de coupeurs de routes un jour. Ils peuvent même aller les groupes armés», redoute Célestin Masudi.

Plus trente mille personnes, qui exploitaient de l’or dans la RFO, vivent actuellement dans l’oisiveté et la misère.

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