Dans son bilan publié mercredi 4 août devant la presse, l’armée a annoncé qu’il ne reste que trois cent quatre-vingt-dix rebelles rwandais des FDLR dans les provinces des Nord et Sud-Kivu, après l’opération de traque qu’elle a lancée contre ce groupe armé. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a confirmé ce chiffre.
« Nous confirmons tous les chiffres que le général Mushale a donné, il a donné aussi les chiffres des personnes capturées qui sont dans nos prisons », a déclaré le porte-parole du gouvernement, dans un communiqué publié le même jour.
Lambert Mende, a indiqué que cela constituait une avancée à mi-parcours.
« Oui, il y a une évaluation que les forces armée et les services d’intelligence font régulièrement, et nous avons la possibilité d’évaluer la progression du nombre de ces éléments armés contre lesquels notre armée est déployée », a-t-il affirmé.
Le porte-parole du gouvernement a révélé qu’il y a eu « beaucoup de capturés et de neutralisés ».
Bilan « sous-estimé »
De son côté, le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (Cepadho) salue les efforts consentis par les FARDC dans la traque contre les FDLR, même s’il ne partage pas le bilan que l’armée a présenté à la presse.
Le Cepadho dit craindre que ce bilan « sous-estimé » puisse amener les FARDC à mettre fin à leur traque contre les FDLR alors que ces dernières constituent toujours une menace pour les populations.
Il souligne que les FDLR restent toujours une menace pour les populations des territoires de Rutshuru, Lubero et Walikale, leur zone de concentration actuelle.
« Notre structure craint que sur base d’un bilan comme celui présenté par le commandant de la 3e zone de défense, le gouvernement commette l’erreur de mettre fin précipitamment aux opérations contre les FDLR et abandonne de manière inachevée une œuvre salvatrice », a prévenu le directeur exécutif du Cephado, Omar Kavota.
Face à cette inquiétude, Lambert Mende dit partager les préoccupations du Cepadho et de la population des entités concernées et réitère l’engagement du gouvernement à mettre fin au phénomène FDLR dans le Kivu.
Les opérations militaires des FARDC contre les FDLR ont été lancées le 29 janvier dernier. Elles visent notamment à désarmer ces rebelles rwandais présents en RDC depuis deux décennies. Ils sont accusés de diverses exactions sur les populations civiles dans les territoires qu’ils ont occupés notamment au Nord et au Sud-Kivu.
La Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté des États de l’Afrique australe leur avaient donné un ultimatum pour un désarmement volontaire qui a pris fin le 2 janvier dernier. Faute d’obtempérer, l’armée a finalement opté pour une action militaire.
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