Un séisme d’une magnitude d’au moins 5,6 degrés sur l’échelle de Richter a frappé l’est de la République démocratique du Congo dans la nuit de jeudi à vendredi, faisant au moins deux morts dans la province du Sud-Kivu.
Un policier a été tué au poste d’état de Katana, plus de 35 km au nord de Bukavu, et une femme est morte à Kasheke, tous deux dans l’écroulement des murs de leurs maisons, ont indiqué des sources locales à Radio Okapi.
Auparavant, le gouvernement avait fait état de la mort de deux enfants dans l’écroulement d’une maison près de l’aéroport de Bukavu. Mais une source locale a déclaré à l’AFP que les enfants auraient péri dans “un incendie qui s’est déclaré peu avant le séisme avant de s’étendre à plusieurs boutiques”.
Au Centre de recherches en sciences naturelles de Lwiro, quatre maisons se sont écroulées, deux enfants ont été blessés dont l’un a perdu une jambe.
A Kasheke et Munanira, en territoire de Kalehe, on comptait vendredi matin plus de vingt-huit blessés graves au centre de santé de Kasheke. Quarante-cinq maisons se sont écroulées dans ces deux localités.
Trois secousses avaient été ressenties à Bukavu entre 03h15 et 03H50 locales (01h15 et 01h50 GMT) et la première, qui a duré moins de cinq minutes, était la plus forte. Le séisme a été ressenti jusqu’à Walungu, à 70 km au sud-ouest de Bukavu.
Le chercheur Dieudonné Wafula du centre de recherches en sciences naturelles de Lwiro prévient que les répliques vont se poursuivre.
«Pour nos régions, il n’y a pas de disposition préalable pour parer à tels mouvements sismiques. Ça pose toujours des problèmes, explique le chercheur pour qui les dégâts sont d’autant plus graves que les gens construisent en hauteur et ne respectent pas toujours les normes de constructions dans les zones sismiques ».
«Pour le moment étant donné que les répliques sont en cours, nous avons demandé aux gens de rester en dehors des bâtiments et loin des maisons qui présentent des fissures », a-t-il recommandé vendredi à la mi-journée, soulignant que ce tremblement de terre est similaire à ceux qui se sont produits en 2002 et 2008 avec comme origine « les mêmes fissures du lac [Kivu].»
Le 3 février 2008, un tremblement de terre dans l’est de la RDC avait fait 45 morts – sept au Sud-Kivu et 38 au Rwanda, pays voisin. Des centaines de personnes avaient été blessées dans les deux pays, où le séisme avait surpris les fidèles dans les églises, en pleine prière dominicale.
Survol des volcans
Au Nord-Kivu, les autorités provinciales ont décidé au cours d’une réunion de crise avec les experts de l’observatoire vulcanologique de Goma (OVG), de survoler les volcans afin d’établir éventuellement un lien entre le séisme de cette nuit et l’activité volcanique. Les hélicoptères de la Monusco, la Mission onusienne pour la stabilisation en RDC, ont été sollicités à cette fin, a indiqué Kasereka Mahinda, chercheur à l’OVG. Le Nyiragongo et le Nyamulagira sont deux massifs volcaniques situés dans le Nord de la ville.
« Notre rift valley est très actif. Quand ça bouge, il y a directement tremblement de terre. Et souvent quand il y a tremblement de terre il y a des répliques qui suivent souvent avec une intensité inférieure dans les deux semaines suivantes. Ce qui nous inquiète le plus ici à Goma ce sont les volcans, », a rappelé M. Kasereka.
Le séisme qui a secoué plusieurs villes de Nord, Sud-Kivu, du Rwanda et de l’Ouganda n’a pas fait de dégât considérable à Goma.
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