RDC: Africell dénonce la coupure de son interconnexion avec Vodacom, Tigo et Airtel

Des réparateurs des téléphones mobiles au marché «Koweït» à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La société de téléphonie cellulaire Africell, qui a lancé ses activités en RDC depuis juin 2012, dénonce la coupure «non justifiée» depuis le jeudi 8 novembre de son interconnexion avec Vodacom-Congo, Tigo et Airtel, d’autres entreprises de téléphonie cellulaire opérant en RDC. Le président du conseil d’administration d’Africell, Me Mbayo Lufunga Pelesa, a déclaré, dimanche 11 novembre au cours d’une conférence de presse que cet acte est une concurrence déloyale et de non respect de la loi en matière des télécommunications.

« Nous avons constaté jeudi 8 novembre qu’Airtel nous avait coupé l’interconnexion. Le 9 [vendredi], nous étions surpris de voir que Tigo et Vodacom ont emboité le pas à Airtel. Ils l’ont fait sans nous informer », a affirmé Me Mbayo Lufunga.

Évoquant l’article 41 de la loi cadre sur les télécommunications, il a indiqué qu’en supprimant cette interconnexion ces trois entreprises font de la concurrence déloyale.

« Les cahiers de charges et les licences que tous les opérateurs ont ici font de l’interconnexion une obligation. C’est comme ça que nous avons écrit au ministre pour qu’il puisse nous remettre dans nos droits parce qu’il n’y a aucun opérateur qui peut avoir la capacité d’absorber toute la clientèle congolaise. Le taux de pénétration actuellement est de 17,5%.  Ce qu’il y a encore à peu près 80% de sollicitations, c’est-à-dire qu’il y a de la place pour tout le monde », a précisé Me Mbayo Lufunga.

Article 41

Tout réseau de télécommunications établi ou utilisé pour les besoins du public est obligé de s’interconnecter au réseau de l’exploitant public à travers lequel tous les réseaux nationaux sont interconnectés.

Le ministre fixe les règles particulières relatives à l’interconnexion des réseaux.

Pour sa part, Vodacom Congo justifie cette interruption par ce qu’elle qualifie de violation par Africell de la règlementation sur la fixation des prix des appels et des SMS.

Africell a commencé ses activités par les appels gratuits entre ses abonnés. Vodacom dénonce cette stratégie et estime qu’Africell veut ramener les opérateurs à la guerre des prix déjà enterrée. La même raison est avancée par Airtel qui considère que le système d’appels gratuits est un manque à gagner pour les entreprises de téléphonie cellulaire.

De son côté, Kin-Kiey Mulumba, ministre des Postes, Téléphones, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, propose le dialogue entre tous les opérateurs des télécommunications pour résoudre ce conflit.

« La loi est claire, ils doivent coopérer. Celui qui refuse de coopérer sera frappé. Je pense que le dialogue est la première voie. Je les mettrai ensemble pour comprendre ce qui bloque. Il faut bien qu’Africell fonctionne », a martelé le ministre Kin-Kiey Mulumba.

Filiale du groupe libanais Lintel Holding, Africell a obtenu sa licence d’exploitation en 2004 avant d’obtenir la fréquence en 2010. C’est en juin 2012 qu’elle a officiellement lancé ses activités. Le 12 juillet 2012, les premiers appels ont pu être émis sur son réseau.

Pour rattraper son retard en RDC, Africell compte exploiter la technologie 3G. L’entreprise ambitionne de couvrir le territoire national en un laps de temps mais en trois phases. Elle va d’abord se déployer à l’Ouest, ensuite au Centre et enfin dans l’Est et le Nord.

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