RDC : l’ARPTC fixe les tarifs des appels téléphoniques pour trois ans

Téléphone. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

 L’autorité de régulation des  postes et télécommunication (ARPTC) a fixé une tarification de base pour les appels téléphoniques pour trois ans. La décision prise le 25 septembre dernier est entrée en vigueur le 1er octobre. Pour la période allant d’octobre 2013 à septembre 2014, le tarif  hors taxe ne peut pas figurer en deçà de 0,10 dollars américains la minute d’appel pour les appels intra réseau et 0,037 dollars pour l’interconnexion. Certaines entreprises de télécommunication ont revu le prix des communications à la hausse pour s’aligner sur ce nouveau tarif.

L’ARPTC indique que cette décision vise à maintenir la concurrence loyale  entre les différents opérateurs.

L’entreprise de télécommunication Vodacom a réajusté les prix des appels pour se conformer à la décision de l’ARPTC. En effet, elle a notifié ces abonnés par SMS sur les réajustements à la hausse du coût de ces appels qui passent de 0,0018 $ à 0,0022$ par seconde.

De son côté, Airtel a indiqué à ses abonnés que ses prix étant déjà alignés au seuil fixé par l’ARPTC, leur réajustement n’est pas nécessaire.

Airtel RDC a salué cette décision :

« Nous allons nous conformer à la décision de l’ARPTC parce que c’est le régulateur. La guerre entre les opérateurs ne peut pas se situer au niveau des prix mais au niveau des services et de leurs qualités », a déclaré le directeur juridique d’Airtel, John Aluku.

Pourtant, la décision de l’autorité de régulation ne fait pas l’unanimité. Africell, le dernier venu dans le paysage des télécom en RDC, affirme que cette décision prise, selon lui, avec le concours d’un consultant international viole les lois de la République :

« Nous ne sommes pas dans un pays communiste ou l’Etat fixe les prix. Nous sommes dans une économie libérale. Selon le rapport de cette école, Africell a 2% du marché national. Donc avec 2 % on n’est pas assujetti à la modélisation des coûts. Nous disons qu’il y a l’article 28 de la constitution qui nous demande de résister, ….au profit des lois de la République et de notre cahier de charge », a déclaré l’administrateur délégué d’Africell, Me Mbayo.

La nouvelle grille tarifaire de l’ARPTC se base sur une étude commandée à la firme sénégalais ESMT sur les coûts de chaque opérateur.

Pour Africell, ce consultant n’a pas compétence requise pour une telle étude.

«Déjà, c’est récusable qu’on ait amené une école de formation qui décerne des diplôme pour faire un travail de consulting qui n’est pas dans ses attributions», s’est insurgé Me Mbayo.

Il dénonce entre-autres la présence, parmi les experts de cette firme, d’un ancien employé de Airtel (alors Celtel), dont un proche parent serait encore employé dans cette entreprise concurrente.

Africell estime enfin que cette nouvelle tarification élimine toute possibilité du consommateur de choisir son opérateur en fonction de son pouvoir d’achat.

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