Nord-Kivu: commercialisation des déchets des poissons dans les marchés

Des poissons et crevettes de la pêche artisanale au mois de mai 2013, au bord de l’océan Atlantique à Moanda en République Démocratique du Congo. ©Don John Bompengo

Les déchets des poissons sont commercialisés depuis un certain temps dans les marchés du Nord-Kivu. Ces restes appelés « Bikishwa », « chips », « Ndugu », ou encore « Fagiliya Congo » sont devenus les aliments de base pour certains habitants, pauvres, de cette province. Ils sont importés des pays frontaliers, notamment de l’Ouganda et de la Tanzanie.

Ces déchets sont soit des têtes des poissons dont les corps ont été découpés en filet, soit des morceaux de chairs, ou des menus fretins séchés.

Ils sont vendus à moins chers que les poissons entiers et constituent une solution pour les familles pauvres qui y trouvent leur compte. Elles disent faire ce choix pour compenser le manque de moyens pour acheter mieux.

D’autres femmes n’approuvent pas la commercialisation de ces déchets des poissons et pensent qu’ils sont nocifs pour la santé.

Pour sa part, la division de l’Agriculture, Elevage et pêche, sensée contrôler tous les aliments importées et consommées a été claire :

« Ces déchets de poissons sont principalement importés pour l’alimentation des animaux. Mais vu l’état de paupérisation des populations, celles-ci ont commencé à les consommer ».

Cette division indique qu’aussi qu’il n’est pas de sa compétence d’interdire la consommation d’un aliment, mais qu’il revient plutôt aux politiques de prendre une décision sur la base de son rapport.

Il revient également à l’office congolais de contrôle (OCC) de contrôler et certifier si les marchandises importées sont propres ou non à la consommation.

Julien Paluku, l’actuel gouverneur du Nord-Kivu, alors maire de Butembo, avait déjà interdit la vente de ces aliments dans le grand nord.

Mais comme la plupart des vendeurs ont le bulletin de vente certifiée par l’OCC, le commerce est devenu plus que jamais florissant.

Un commerçant rencontré sur un des marchés de Goma a indiqué qu’il écoule au moins 6 tonnes de « Bikishwa » par mois.

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