Goma : une caravane motorisée pour soutenir l’exploration du pétrole dans le lac Edouard

Des habitants de deux villages riverains du lac Edouard, Vitshumbi et Nyakakoma, ont organisé dimanche 1er avril une caravane motorisée pour manifester leur soutien au projet d’exploration du pétrole dans le bloc V du rift graben Albertine situé dans le lac Edouad en plein parc des Virunga, à l’est de la RDC. Une exploration qui ne fait pas l’unanimité parmi la population. Certains habitants s’inquiètent de son impact sur l’environnement.

La caravane motorisée des habitants de Vitshumbi est partie de l’Institut Vitshumbi jusqu’au bureau du chef de poste d’encadrement administratif de ce village. Là, les manifestants ont lu un mémorandum dans lequel ils expriment leur « soutien indéfectible» au projet d’exploration du pétrole dans le bloc V du rift graben Albertine par l’entreprise Soco.

Des membres de la société civile, les syndicats des enseignants du Congo, ainsi que des nombreuses organisations locales de développement étaient à la tête de cette manifestation. Pour eux, cette exploitation constitue une opportunité pour ces villages dans le domaine de l’emploi.

Avec la maigre prise de poisson dans le lac, les activités de Soco pourraient être une alternative pour une population qui ne vit que de la pèche, ont soutenu les manifestants.

« Nous supposons que lorsque Soco sera ici, ça nous avantagera et les enfants auront une éducation de qualité avec l’emploi qui sera créé pour les parents qui sont au chômage », a affirmé l’un d’entre eux.

Cet avis ne fait cependant pas l’unanimité. Une frange de la population de ces villages s’oppose au projet Soco, indiquant que ces activités pourraient avoir des conséquences négatives sur l’environnement.

C’est notamment la conclusion tirée lors d’un atelier de réflexion initiée à ce sujet au cours de la deuxième quinzaine du mois de mars dernier, par une organisation locale.

Le parcVirunga inclut la plaine de la Rwindi, le lac Edouard, la forêt humide de basse altitude de Watalinga et le Ruwenzori. A sa création, les populations locales conservèrent le droit de pêcher dans le lac, un des plus poissonneux d’Afrique, et deux grandes pêcheries, Kyavinyonge et Vitshumbi, furent maintenues à l’intérieur du parc.

Avec ses 300 km de long et une largeur qui ne dépasse jamais 50 km, le Parc National des Virunga a des frontières exceptionnellement longues et subit une pression toujours croissante de la part des populations humaines vivant sur les sols très fertiles qui le bordent, de même que celle des pêcheries à l’intérieur du parc.

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