Global Witness dénonce le pillage des forêts de la RDC

Troncs d’arbres dans la concession Safbois à Djabir, prêt de Isangi, dans la province orientale, 2005.

L’exploitation des forêts de la RDC est illégale et constitue un véritable pillage de ces forêts, selon le nouveau rapport de Global Witness publié ce jeudi 25 octobre à Kinshasa.  L’ONG britannique a notamment déploré l’anarchie dans l’attribution des permis d’exploitation forestière. Elle a révélé que pour la seule province du Bandundu par exemple, au moins 146 permis ont été délivrés entre 2010 et 2012.

Le nouveau rapport Global Witness est intitulé: «L’art de l’exploitation industrielle au Congo : comment les compagnies forestières abusent des permis artisanaux pour piller les forêts de la République Démocratique du Congo.» En tout, l’ONG britannique a épinglé dix points illustrant, selon elle, l’exploitation illégale des forêts en RDC.

Par exemple, alors que la loi congolaise recommande aux exploitants forestiers artisanaux de traiter directement avec les communautés locales pour obtenir leurs permis d’exploitation forestière, ces exploitants s’arrangent toujours pour boutiquer leurs papiers déjà à partir de Kinshasa et de descendre en forêt avec déjà leur autorisation en mains. Selon cette ONG, «les autorités congolaises ont régulièrement enfreint leurs propres lois» en cette matière.

La loi exige aussi que seules des personnes physiques, congolaises, puissent exploiter la forêt de manière artisane. Cependant, les permis examinés par Global Witness ont tous appartenu à des compagnies étrangères.

«Les permis de coupe artisanale sont prévus pour une exploitation à petite échelle par les communautés congolaises cherchant à améliorer leurs moyens de subsistance. En réalité, ces permis sont détournés par des entreprises qui veulent mettre la forêt à nu sans guère se soucier du coût environnemental ou humain», a déclaré Colin Robertson, responsable des campagnes dans le domaine des Forêts à Global Witness.

La disposition légale interdisant l’usage d’engins industriels pour la coupe du bois est aussi violée, selon la même source. Global Witness a affirmé avoir découvert que jusqu’à 12 permis de coupe artisanale sont attribués par an à des compagnies forestières étrangères qui pénètrent dans les forêts munies d’équipements lourds tels que des bulldozers et des chargeuses de billes.

Par voie de conséquence, les populations congolaises n’y gagnent rien du tout. «Avec [la déforestation], elles perdent la nourriture, la médecine… Le Gouvernement gagne 1% du potentiel économique de forêt », selon un représentant de Global Witness lors de la présentation de ce rapport.

La RDC est le deuxième pays forestier au monde et 40 millions de Congolais dépendent de la forêt notamment pour leurs revenus et leurs matériaux de construction.

De leur côté, les collaborateurs du ministre de l’Environnement ont estimé que ce rapport était «parcellaire et trop sévère». Mais, Governements and institutions services, instance internationale de certification des produits forestiers, a qualifié ce rapport de sérieux et conforme à la réalité sur terrain de l’exploitation des forêts en RDC.

En tout, l’ONG britannique a épinglé dix points illustrant, selon elle, l’exploitation illégale des forêts en RDC. Par exemple, alors que la loi congolaise recommande aux exploitants forestiers artisanaux de traiter directement avec les communautés locales pour obtenir leurs permis d’exploitation forestière, ces exploitants s’arrangent toujours pour boutiquer leurs papiers déjà à partir de Kinshasa et de descendre en forêt avec déjà leur autorisation en mains. Selon cette ONG, «les autorités congolaises ont régulièrement enfreint leurs propres lois» en cette matière.

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