Allemagne: saisie de deux cargaisons de bois illégalement exporté de la RDC

Troncs d’arbres dans la concession Safbois à Djabir, prêt de Isangi, dans la province orientale, 2005.

Deux cargaisons de bois en provenance de la RDC ont été saisies en Allemagne par les autorités du pays. L’action du gouvernement allemand a été déclenchée au début novembre à la suite d’une alerte de Greenpeace, renseigne un communiqué de presse de cette ONG environnementale. Selon Greenpeace, cette saisie constitue le premier cas d’application du nouveau règlement européen sur le bois depuis son entrée en vigueur le mois de mars 2013.

«Cette saisie lance un signal fort à toutes les entreprises d’exploitation forestière ainsiqu’à leurs clients européens afin qu’ils évitent toute pratique commerciale frauduleuse », a déclaré Danielle Van, chargée de la campagne Forêt à Greenpeace Hollande.

Le bois saisi est du Wengé, espèce d’arbre tropical en voie de disparition, enregistré en RDC par la société d’exploitation forestière libanaise la Bakri Bois Corporation.

Destiné à l’entreprise suisse Bois d’Afrique mondiale, ce bois a transité par le port d’Anvers, avant, finalement, d’être mis sur le marché européen via différents commerçants de bois allemands.

«Les autorités ne peuvent plus fermer les yeux. L’exploitation forestière illégale et destructrice doit cesser. Il en va de l’avenir des forêts et de millions de personnes qui en dépendent. Aucune écharde de bois illégal ne devrait se retrouver sur le marché européen », explique Raoul Monsembula, coordinateur national RDC, Greenpeace Afrique.

Ce bois saisi, dont la valeur n’a pas été révélée, sera vendu et l’argent déversé dans le trésor public allemand, ont affirmé à Greenpeace les autorités allemandes.

Au total, 40 mètres cubes de bois sciés Afrormosia exploités en RDC avaient aussi été saisis à Anvers (Belgique), avait annoncé le ministre congolais de lEnvironnement, Bavon N’sa Mputu, dimanche 21 avril dernier. «La justice congolaise doit éclairer l’opinion sur ce bois d’une valeur estimée à entre 60 000 et 70 000 euros exporté par la société d’exploitation forestière Tala Tina » avait-il poursuivi.

Dans un rapport publié en octobre dernier, l’ONG Greenpeace a dénoncé l’exploitation illégale du bois en République démocratique du Congo, précisant que “les compagnies forestières, y compris des multinationales, bafouent systématiquement la loi congolaise, en toute impunité“.

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