Bandundu: «l’Université REDD+» recommande l’accélération de la réforme foncière en RDC

Rivière dans le parc national de la Salonga, Forêt équatoriale, 2005.

La première édition de «l’Université REDD+» s’est tenue à Bandundu ville du 28 avril au 2 mai. Les participants ont recommandé notamment la promulgation d’un décret sur la foresterie communautaire et l’accélération du processus de réforme foncière en RDC. Le REDD+ est un programme initié par l’ONU et signifie Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation forestière. L’ajout du « + » correspond à la prise en compte de l’augmentation des stocks de carbone. Son principe est de rémunérer les pays en développement et émergents via des contributions provenant des pays industrialisés, que ce soit par le biais d’un marché ou d’un fonds.

«Il faut accélérer l’identification des aires géographiques prioritairement concernées par les moteurs de la déforestation afin d’y concentrer les activités de sensibilisation, d’observation indépendante et de consultation», ont plaidé les participants à la première édition de «l’Université REDD+».

Ils ont également souligné la nécessité d’accélérer la diffusion de bonnes pratiques agricoles, telles que les jachères à longue durée, l’agroforesterie, les foyers et fours améliorés notamment pour les produits de la pêche, l’élaboration de calendrier pour le feu de brousse, l’aménagement des frayères pour une gestion durable des espèces halieutiques, etc.

Ces assises avaient pour objectif d’informer les participants  sur le processus REDD+, qui est un programme de réduction des émissions liées à la déforestation et dégradation des forêts, en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

Pendant cinq jours, les participants ont également échangé sur plusieurs thématiques de la REDD, les implications et interactions entre cette problématique  et l’initiative APV Flegt de l’Union européenne, qui vise à renforcer la gouvernance forestière et la lutte contre l’exploitation illégale du bois.

Plusieurs projets et initiatives REDD de grande envergure sont en cours de réalisation dans la province du Bandundu. C’est le cas d’Era Congo dans le Maï Ndombe et  Novacel à Kwamouth.

Le coordonnateur national de la REDD, Victor Kabengele, explique que la province du Bandundu a été choisie pour abriter la première «Université REDD+»:

«La province du Bandundu est à la lisière de la déforestation à côté d’une grande mégapole comme Kinshasa, une capitale de près de 10 millions d’habitants, qui ont de gros besoins en nourriture, en bois d’énergie et en bois d’œuvre. Donc, la province du Bandundu constitue une zone forestière à très haut risque. Elle n’est qu’à 200 kilomètres à vol d’oiseau de Kinshasa

La deuxième raison, c’est que le Bandundu est une zone où il y a beaucoup d’acteurs privés comme Era Congo, qui ont beaucoup d’expérience.

En outre, le Bandundu est d’une haute importance écologique, a estimé Victor Kabengele.

«C’est dans cette province qu’on trouve une partie du parc national de la Salonga, mais aussi un des plus grands site comme RAMSAR au monde, le site Tumba – Ngiri – Maï Ndomba», a-t-il précisé.

Cette 1ère édition de «l’Université REDD+» avait été organisée par la coordination REDD+ du Ministre de l’Environnement Conservation de la nature et Tourisme, avec l’appui financier de l’Institut européen de la forêt.

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